Vinted : la nouvelle licorne européenne
Une rareté qui fascine. Les licornes, ces entreprises valorisées à 1 milliard d’euros, ne représentent qu’une infime partie des start-up en Europe. C’est au tour de Vinted, qui devient la première licorne lituanienne, de rejoindre ce club très fermé. En effet, l’application de revente de vêtements entre particuliers, qui compte plus de 11 millions d’utilisateurs en France ̶ son premier marché ̶ vient de lever 128 millions d’euros sur une valorisation d’un milliard auprès de Speedlight Venture, qui devient actionnaire, et de ses fonds historiques (Sprints Capital, Insight Venture Partners, etc.). La plateforme génère 2,2 articles vendus chaque seconde pour un prix moyen de 15 euros avec une croissance de 230 % par an. Une performance qui a, à nouveau, convaincu les investisseurs. Après avoir réuni près de 120 millions de dollars depuis sa création en 2013, Vinted continue d’évoluer sur un marché de la mode qui génère 500 milliards d’euros par an en Europe.
Un marché de seconde main
Alors que le marché du prêt-à-porter est en baisse depuis plus de dix ans, celui du seconde main poursuit sa progression, porté par l’avènement du e-commerce. Le site Vinted, fondé en 2008, affirme que 2019 représentera un volume de transactions d’environ 1,3 milliard d’euros. Ses recettes auraient ainsi quadruplé depuis un an. Une ascension fulgurante qui n’exclut pas des difficultés. Au fur et à mesure qu’elle grandit, la jeune pousse s’est construite sur le modèle le plus économique possible pour les particuliers. Ses revenus sont essentiellement issus des services proposés aux vendeurs et de la publicité, et son système repose sur une économie circulaire. Un modèle difficilement rentable qui ne pourra pas reposer sur le seul succès français. Internationaliser l’activité est donc la priorité, et la société entend bien profiter de ce nouvel investissement pour partir à l’assaut des marchés internationaux.
Inès Giauffret