Le média français aux vidéos dont la popularité est incontestée sur les réseaux sociaux a achevé une levée de fonds de série B de 40 millions de dollars.

Le groupe Brut vient de réaliser une nouvelle levée de fonds avec succès et récolte 40 millions de dollars. Ce tour de table a été mené par les fonds Red River West du groupe Artémis et Blisce d’Alexandre Mars accompagnés d’investisseurs historiques tels que Bpifrance, Next World Capital ou encore Cassius. Après avoir réalisé une première levée de 10 millions d’euros en 2018, l’objectif de Brut est aujourd’hui de diversifier l’origine de ses revenus. En effet, l’essentiel de sa rentabilité provient du marché français et le groupe souhaite aujourd’hui tirer profit du marché américain. Un choix stratégique, les États-Unis étant à ce jour le territoire où l’activité du média français est en pole position en matière d’audience. Les fondateurs de Brut comptent renforcer leur équipe d’une quarantaine de salariés présents à New York avec le recrutement d’une dizaine de personnes supplémentaires. La start-up entend ainsi accélérer significativement son développement international et investir massivement dans la technologie et l’analyse du langage naturel.

Une dépendance aux réseaux sociaux

C’est une progression fulgurante pour la start-up française créée en 2017 dont le succès ne semble pas près de retomber. Avec une ligne éditoriale variée, thématique et à fort enjeu social, les vidéos réalisées par les journalistes du groupe Brut - qui sont exclusivement publiées sur les réseaux sociaux - ont généré 10 milliards de vues au cours de la dernière année, dont 1,1 milliard sur le seul mois de septembre 2019, et attirent près de 30 millions de spectateurs actifs quotidiens. Le groupe surfe donc sur la révolution médiatique et tire 50 % de ses audiences grâce à Facebook et un tiers par l’application Snapchat. L’entreprise Brut connaît une croissance rapide portée par des revenus publicitaires sur les plateformes, des vidéos sponsorisées par des marques (à l’image de Netflix ou Leboncoin) ainsi que par son activité d’accompagnement et de conseil aux entreprises. Mais c’est une stratégie qui ne va pas sans son revers de médaille. La dépendance du groupe aux réseaux sociaux notamment à Facebook - qui lui permet de réaliser l’essentiel de son audience - reste un pari risqué.

Inès Giauffret

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