Petr Kellner : le roi des chèques
Lorsque l’on évoque les milliardaires tchèques, le public français pense spontanément au magnat des médias Daniel Kretinsky qui a notamment des parts dans Marianne, Elle ou Le Monde. Pourtant, l’homme le plus riche de cette ancienne République populaire se nomme Petr Kellner. À la tête de 15,5 milliards de dollars, il est la 88e fortune du monde et la vingtième du Vieux Continent. Immédiatement après la chute du mur de Berlin, celui qui n’est alors qu’un jeune diplômé d’économie, se lance dans les affaires en devenant l’importateur des imprimantes Ricoh.
La conquête de l’Est
En 1991, il profite de la fin de l’économie planifiée pour créer le fonds d’investissement PPF. Le groupe signe chèques sur chèques et prend des actions dans près de 200 sociétés, principalement en Europe de l’Est, ce qui permet à l’homme d’affaires de toucher de juteux dividendes. En 2007, PPF signe un contrat avec l’assureur italien Generali. Objectif de l’accord : créer une joint-venture en Europe de l’Est et dans l’ancien bloc soviétique. Un accord qui permet au milliardaire de siéger au conseil d’administration (qu’il quittera en 2015) et d’augmenter considérablement non seulement son patrimoine mais aussi la taille de son entreprise puisque le groupe PPF, dont le siège social se trouve à Amsterdam, emploie 170 000 salariés en 2017.
Consolidation
également présent dans les médias, via la chaîne privée TV Nova dont il est propriétaire, Petr Kellner s’inscrit par ailleurs dans cette nouvelle génération de milliardaires tchèques qui nouent entre eux des alliances. Sa fille Anna est ainsi l’épouse de Daniel Kretinsky. Très engagé en faveur de son pays natal, il lance en 2009 une fondation venant en aide aux plus démunis. Mais pour le moment, hors de question pour lui de s’engager en politique comme l’a fait Andrej Babis, autre milliardaire local, devenu président du pays en 2017.
Lucas Jakubowicz