Famille Lescure, les alchimistes

Les racines du groupe Seb nous emmènent dans le village de Selongey (Côte d’Or) où, en 1857, Antoine Lescure, rétameur ambulant, créa son propre atelier de ferblanterie. Une activité familiale que ses descendants contribueront à développer au fil des années. C’est en 1944 que la compagnie prendra le nom de Société d’emboutissage de Bourgogne (SEB). Dix années plus tard, elle lancera son produit iconique, la cocotte-minute, qui lui vaut dès lors une notoriété nationale. Au gré des innovations et de plusieurs opérations de croissance externe (Moulinex, Krups, Rowenta, Calor), le Groupe Seb devient leader mondial du petit électroménager et commercialise ses produits dans plus de 150 pays.

Une gouvernance performante

Malgré son envergure internationale, la société est encore détenue à près de 40 % par la famille fondatrice. Une gouvernance familiale organisée depuis 2005 au sein de deux structures distinctes : Venelle Investissement, la holding patrimoniale historique du groupe où figurent notamment Vincent et Jérôme Lescure, et Fédéractive qui réunit 21 % du capital. Cette organisation a permis au groupe de conserver un positionnement résolument moderne et de négocier le virage du digital avec succès. La fortune de la famille est aujourd’hui estimée à

3,3 milliards d’euros. Si aucun des descendants du fondateur n’occupe un poste de direction au sein du groupe, son actuel président-directeur général, Thierry de La Tour d’Artaise, fait toutefois partie de la famille par alliance puisqu’il est marié avec Bénédicte Lescure. Connus pour leur discrétion, les membres du cercle familial s’appuient sur les excellentes performances du groupe – un chiffre d’affaires de 6,81 milliards d’euros et un bénéfice net de 419 millions d’euros en 2018, pour façonner leur propre projet. L’un des héritiers de Seb, Frédéric Lescure dirige Socomore, une société spécialisée dans les produits de ­traitement de surface des avions qui emploie près de 260 collaborateurs.

Sibylle Vié