Louis Le Duff : le précurseur
Aujourd’hui à la tête d’une multinationale spécialisée dans la restauration, Louis Le Duff, dont la fortune est estimée à 2,1 milliards d’euros a le destin d’un self-made-man. Après avoir quitté le système scolaire à 14 ans pour aider ses parents, des maraîchers, le dirigeant revient quelques années plus tard sur les bancs de l’école avec la ferme intention de faire fortune. Son ambition prête à sourire. On a alors du mal à imaginer le succès que la Brioche dorée, un modeste pas-de-porte fondé à Brest en 1976 avec un apport personnel de 1 500 euros, va rencontrer des deux côtés de l’Atlantique. C’est que l’homme d’affaires rêve d’imposer son concept – le fast-food avec des spécialités françaises – aux États-Unis.
Le rêve américain
Il faut dire que l’ancien prof en école de commerce connaît bien la zone nord-américaine, il y a cultivé des amitiés qui servent ses ambitions : ainsi, Claude Bergeron, un redoutable avocat d’affaires spécialisé en fusions et acquisitions, qu’il a rencontré quand ils étaient étudiants en MBA à l’université de Sherbrooke au Canada. À eux deux, ils mettent en place une stratégie d’acquisition de chaînes de restauration qui ne porte vraiment ses fruits qu’en 2002. En rachetant la Madeleine, une enseigne d’une soixantaine de points de vente servant des produits français au Texas, Louis Le Duff conquiert pour de bon le marché américain (40 % du CA du groupe). Une croissance qui n’a jamais contraint le PDG à sacrifier son indépendance : grâce à Bridor, des usines fabriquant la pâte de ses produits alimentaires, il est son premier fournisseur. Mais l’assise familiale du groupe Le Duff est-elle encore tenable, alors qu’il s’implante sur des marchés au fonctionnement très spécifique (par exemple, le Japon) ?
Louis Le Duff