Milliardaires et visionnaires
Le temps c’est de l’argent. Ce ne sont pas les milliardaires français qui prétendront le contraire. Sur les cinquante plus grandes fortunes de l’Hexagone, vingt-neuf sont le fruit d’un héritage familial que les générations font croître année après année. C’est le cas, notamment, de Bernard Arnault, qui a transformé le groupe familial Férinel en géant du luxe. Une stratégie qui fait de lui le premier Européen dont la fortune frise les 100 milliards de dollars. Cette tendance n’est pas le propre de la France. En se penchant sur le classement Fortunes 100, élaboré par Décideurs Magazine, on observe qu’en Europe de l’Ouest et, dans une moindre mesure, aux États-Unis, la situation est la même. La descendance visionnaire est surreprésentée. De l’Allemande Susanne Klatten qui souhaite faire de BMW un incontournable du véhicule électrique à l’Américaine Abigail Johnson qui, à la tête du fonds Fidelity Investments, mise sur les bitcoins.
Mais alors, est-il encore possible de devenir milliardaire en partant de rien ? Le temps des self-made-men est-il révolu ? Non. Et la tech semble le meilleur moyen d’accéder à la fortune. En 2019, parmi les vingt plus grandes fortunes du monde, six doivent leur réussite aux nouvelles technologies : Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Larry Page, Sergey Brin, Jack Ma et Pony Ma. Uniquement des Américains et des Chinois qui profitent de l’abondance de capitaux et de marchés intérieurs peuplés et prospères pour développer leur business model avant de partir à la conquête du monde. Toutefois, miser sur le numérique est également un créneau porteur en France. Ce n’est pas Octave Klaba, fondateur d’OVH, qui dira le contraire. À 44 ans, il côtoie dans le classement personnalités comme Patrick Drahi, Pierre Omidyar et Xavier Niel qui accumulent les milliards grâce à une anticipation des attentes des consommateurs de plus en plus digitalisés.
Peu importe le profil, l’âge ou la nationalité, tous les acteurs présents dans le classement ont un point commun : continuer à innover et s’ouvrir au monde pour faire grandir pas à pas leurs entreprises. Avec toujours la volonté de mener des actions sur le long terme.
Méthodologie. Pour notre classement, cinq critères ont été retenus :
1 - Montant et croissance de la fortune sur un an
2 - Origine de la fortune : familiale ou entrepreneuriale
3 - Degré de responsabilité de la personne dans l’entreprise
4 - Sur une base d’informations consultables publiquement
5 - Segmentation géographique : France (50), Europe (30),
reste du monde (20)
Les données financières sont en date du 15/10/2019, elles sont susceptibles de varier quotidiennement
Lucas Jakubowicz