La charte Euro PP fait sa mue
Les évolutions du marché ont conduit le comité Euro PP à adapter la charte élaborée pour la première fois en 2014. Les représentants des acteurs du marché – emprunteurs, arrangeurs, investisseurs – se sont donc penchés sur le sujet pour aboutir à une nouvelle mouture simplifiée. À noter que la charte ne présente aucune dimension contractuelle et pourra être amenée à évoluer.
La charte Euro PP se modernise
La nouvelle charte présente deux vertus. La première se veut pédagogique, en accompagnant davantage les nouveaux émetteurs avec un guide rassemblant l’ensemble des documents requis. Un point sécurisant pour les investisseurs internationaux. La seconde consiste en une rapidité d’exécution pour les emprunteurs plus aguerris avec un calendrier accéléré réduit à six semaines contre trois mois auparavant.
Par ailleurs, la nouvelle version instaure des labels ESG "green", "social" ou "durable" et précise les contours de l’Euro PP. Un financement compris entre 10 et plusieurs centaines de millions d’euros en vue de financer ou de refinancer l’emprunteur, qui se doit de maintenir un levier d’endettement raisonnable.
Pour le financement moyen et long terme des ETI
Depuis l’émission en 2012 du premier Euro PP, 300 entreprises ont récolté 30 milliards d’euros auprès d’investisseurs institutionnels sur ce marché. Les deux-tiers des opérations se situaient sous la barre des 100 millions d’euros. Alors qu’une émission obligataire cotée présente un plancher à 300 millions d’euros et révèle une levée moyenne de 500 millions d’euros, l’Euro PP attire par sa souplesse.
Destinée aux ETI, c’est incontestablement une solution de financement alternative. En témoigne le dernier emprunt de Sonepar en juillet dernier. Le spécialiste de la distribution de matériel électrique a émis 145 millions d’euros de dette sous la forme de deux obligations Euro PP non cotées de 95 et 50 millions d’euros, à maturité sept et dix ans.
Anne-Gabrielle Mangeret