P.Coton (CFTC) : "Pour le moment, la réforme est sociale"
Décideurs Magazine. Était-il nécessaire de toucher à notre modèle de retraite ?
Pascale Coton. Oui. Le système actuel est illisible. Une majorité écrasante des futurs retraités n’y comprend plus rien. Ils doivent parfois s’adresser à plusieurs régimes différents et ne savent pas exactement quel sera le montant de leur pension. Si le projet de loi est conforme aux négociations que nous menons actuellement, les salariés connaîtront précisément leur retraite, ce qui est gage de sécurité et de transparence.
Vous considérez que, sur le papier, le projet est social. Quelles sont les grandes avancées ?
Pour le moment, il y a une vraie prise en compte de la situation des femmes. Le congé maternité sera considéré comme du temps de travail et les salariés amenés à partir en retraite anticipée pour s’occuper d’un proche bénéficieront d’un nombre de points lors de leur départ à la retraite. Un effort est également fait en faveur des petits salaires, notamment les travailleurs au Smic qui devraient voir leur retraite atteindre le seuil des 1 000 euros, ce qui est loin d’être le cas actuellement. La CFTC se félicite également de la reconnaissance de la pénibilité dans la fonction publique. Bien entendu, nous veillerons à ce que ces avancées se matérialisent au moment du vote du texte.
Quels sont les principaux points qui vous préoccupent dans cette réforme ?
Ramener à 64 ans l’âge qui permet de partir à taux plein au lieu de 67 nous va très bien. Par contre, pénaliser ceux souhaitant partir à 62 ans, même ceux ayant tous leurs trimestres ne nous convient pas. Il faut les inciter à partir plus tard en leur octroyant un bonus et non un malus. Nous espérons convaincre le haut-commissaire de changer les choses.
Propos recueillis par Lucas Jakubowicz