Offres publiques en France : le rythme se maintient
Entre le 1er janvier et le 30 juin 2019, onze offres publiques ont été déposées à l’AMF et sept annoncées. Des chiffres qui, au global, sont dans la droite ligne de ceux de l’année dernière où dix-neuf offres avaient été déposées et/ou annoncées. Pourtant, à bien y regarder, le pays accuse un retard certain puis qu’au premier semestre 2018, le ratio offres déposées/offres annoncées était bien meilleur.
Source : Alantra
Parmi les offres publiques déposées à l’AMF, la tendance qui se dessine depuis plusieurs années ne se dément pas. En effet, les offres dites de fermeture (OPAS, OPR-RO et OPR), c’est-à-dire celles initiées avec une détention de plus de 50 % du capital ou des droits de vote par l’initiateur et visant généralement le retrait de la cotation, représentent la grande majorité des offres. À l’inverse, les offres en titres (OPE et OPES) se raréfient drastiquement. Aucun initiateur n’en a déposé au cours des dix-huit derniers mois et il faut remonter au premier semestre 2017 pour en trouver une. Cette situation s’explique, selon le baromètre, du fait « de leur grande complexité d’exécution et, peut-être aussi de leur moins forte attractivité ».
Source : Alantra
Côté rémunération, le niveau des primes offertes continue de grimper. En ce début d’année, les primes médianes offertes sur le dernier cours de bourse avant annonce de l’offre publique étaient en hausse de 14 %, pour atteindre leur niveau le plus haut depuis 2015 à 28 %. Quant à la détermination de la valorisation, elle s’appuie très largement sur l’analyse du cours de bourse, qui reste la méthode principale de valorisation « compte tenu de son caractère obligatoire », souligne le baromètre. Le recours à des comparables boursiers ou transactionnels ainsi qu’aux DCF (discounted cash flows) viennent compléter les techniques de valorisation.
Source : Alantra
Enfin, la répartition des offres publiques par marché montre un désintérêt pour Euronext Growth. Ce dernier voit son nombre d’offres continuer de diminuer. Au premier semestre, moins de 10 % des offres initiées l’ont été sur Euronext Growth (contre 36 % en 2016 par exemple), ce qui représente la seule offre de Bouygues Telecom sur Keyyo. Parallèlement, la typologie des initiateurs évolue. La part des offres initiées par des investisseurs financiers a considérablement augmenté en ce début d’année pour atteindre 27 % des offres émises, contre seulement 20 % en 2017 et 2016. Parmi les opérations emblématiques, la baromètre mentionne les offres initiées par Pixel Holding sur Tessi, celle de Five Arrows Principal Investments sur Harvest ou encore celle de CVC Capital Partners sur April.
Sybille Vié