Sous pression face au remboursement de sa dette, Luc Besson privilégie l’offre du fonds américain Vine Alternative Investments aux dépens du groupe Pathé.

Tenu par une dette de près de 100 millions d’euros auprès du financier américain Vine, Luc Besson aurait accepté ce dimanche son plan de reprise. Alors que EuropaCorp menait des négociations exclusives avec Pathé pour une prise de participation majoritaire dans la société depuis le 29 mai, le studio français a engagé des pourparlers avec ses créanciers et collaborateurs financiers dans le cadre de la restructuration de sa dette et du renforcement de ses capacités financières. Aux dépens de l’offre de reprise concurrente du groupe français Pathé, Vine a pris le dessus dans la négociation en proposant de racheter les créances auprès des banques de l’entreprise.

Dette contre actions

Selon le Journal du Dimanche, le réalisateur accepterait l’offre du groupe Vine qui prévoit de convertir ses créances d’un montant de 100 millions d’euros en titres. Le fonds de gestion alternative disposera ainsi de deux tiers du capital du studio et organisera un rééchelonnement de la dette des autres banques sur dix ans. Au terme de l’opération envisagée, les participations des actionnaires d’EuropaCorp, dont le chinois Fundamental (28 %) et le pôle de Luc Besson (38 %) seront mécaniquement diluées. EuropaCorp refuse de commenter l’accord car des négociations sont en cours avec son principal créancier senior, JPMorgan qui doit donner son aval. Ce dernier aurait fait placer sous séquestre le catalogue de la firme, principal actif valorisable estimé à 139 millions d’euros. De plus, l’ensemble de l’opération reste suspendu à la validation par le tribunal de commerce de Bobigny.

Un cours d’action reparti à la hausse

Avec un prix de 15,50 euros en 2007 lors de son introduction en Bourse, le titre d’EuropaCorp avait vu son cours chuter de 32 % après l’annonce de l’ouverture d’une procédure de sauvegarde le 13 mai 2019. Au regard d’un déficit de près de 110 millions d’euros pour l’exercice 2018/2019, le tribunal de commerce de Bobigny avait accordé six mois au groupe français pour assainir sa situation financière. Il faut dire que l’échec de la superproduction, Valérian et la Cité des mille planètes puis du film Anna n’ont pas aidé : le groupe a cumulé 340 millions d’euros de pertes en quatre ans. Loin de contester l’avenir chancelant d’EuropaCorp, l’annonce de reprise par Vine a conduit à une envolée du titre de 35,54 % portant à près de 120 % le rebond boursier.

Inès Giauffret

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