Réforme de l’audit, vers une communication plus pédagogique
À l’instar des réformes comptables IFRS 16 et 17 et des différente mises à jour de l’IASB, l’information (comptable, financière, commerciale) au sein de l’entreprise s’affine et tend à s’harmoniser. Pourtant, la communication entre les commissaires aux comptes (CAC) et les comités d’audit ne date pas d’hier, mais cette pratique obligatoire stipulée par les codes de commerce et des normes a pris une autre dimension lors de la réforme européenne de l’audit il y a deux ans. Nécessaire depuis 2017 aux sociétés de financement et aux entités d’intérêt public, le rapport a modifié le paysage communicatif des CAC. Entre l’important travail exigé et l’harmonisation de l’information, une étude menée par le cabinet de conseil EY dresse l’état des lieux du RCCA.
Une méthode qui marche
Avant la réforme, seuls quelques sujets obligatoires devaient être mentionnés par les commissaires aux comptes, aujourd’hui la rédaction du rapport est bien plus laborieuse en ce qu’elle requiert de respecter une longue liste de sujets établie par le règlement européen. Ce catalogue de figures imposées n’empêche pas les rapports de différer en taille. Parmi les nouvelles obligations, le RCCA doit comporter les seuils d’audit, auparavant confidentiels. Si certains CAC se contentent du strict minimum, d’autres sont beaucoup plus exhaustifs dans leur présentation. Dans sa conception même, le RCCA (élaboré par les auditeurs du collège des CACs, ainsi que par des experts et des examinateurs indépendants) était voué à la simplicité : un rapport doit pouvoir se lire et se comprendre sans commentaires. C’est donc de façon prépondérante que les commissaires aux comptes ont privilégié les slides aux rapports formels. Particulièrement réceptifs, les comités d’audits se sont notamment intéressés aux risques d’audit, aux seuils de signification et à l’étendue des travaux réalisés.
Sandy Andrianabiby