Priorité 2019 du directeur financier : optimisation des processus (5/6)
C’est pour définir les enjeux actuels de la profession que 300 directeurs financiers venant de tous les secteurs et travaillant pour des PME, des ETI ou de grandes entreprises ont répondu au questionnaire en ligne proposé par PwC. L’étude du cabinet d’audit et de conseil comprend aussi l’interview de plus de 80 DAF et deux tables rondes organisées en collaboration avec la DFCG. Six grandes priorités ressortent de l’enquête : le pilotage de la performance, la contribution à la stratégie de croissance, la gestion du cash, l’optimisation des processus, la maîtrise des risques et la gestion des talents.
Rapidité et efficacité
Classée quatrième de notre classement, l’optimisation des processus est celle qui devrait s’amoindrir au fil du temps. C’est en tout cas ce que sous entendent les DAF des ETI/PME qui estiment que, d’ici à trois ans, cette préoccupation sera la moindre de leurs priorités. Cette évolution montre qu’aujourd’hui les directions financières s’efforcent de gagner en productivité et réduire les délais. Avec les nouvelles technologies et l’accélération de la transition digitale, les process des entreprises ont de grandes chances d’être améliorés à moyen ou à long terme. Luc Peligry, directeur financier d’Europcar Mobility ajoute : « Nous digitalisons et robotisons d’abord les processus sur les tâches identifiées comme prioritaires. Nous espérons optimiser l’efficacité des processus significativement. »Dématérialisation I
Considérée comme le levier principal du processus procure to pay (regroupant la dimension achat, le traitement des factures fournisseurs et le règlement), la dématérialisation permet un gain de temps important lors de la saisie comptable, du rapprochement, du règlement ainsi que de l’archivage. Alain Le Borgne, directeur financier chez Air Liquide, ajoute : « Nous avons dématérialisé les factures et mis en place la reconnaissance optique de caractères pour une grande partie de nos fournisseurs. Nous envisageons de généraliser cette digitalisation à nos filiales en Europe. » Ainsi, bien que les efforts entrepris par les entreprises se soient multipliés depuis plusieurs années, en 2019, 60 % des DAF considèrent la dématérialisation comme une priorité majeure.
Dématérialisation II
S’agissant du processus order to cash, — qui intègre la contractualisation, la vente, la facturation et le recouvrement —, la dématérialisation arrive, sans surprises en tête des préoccupations des directions financières. Les DAF accordent par ailleurs une attention particulière à l’automatisation comme le précise Emmanuelle Brun Neckebrock, directrice financière chez l’éditeur SAP : « Nous avons regroupé l’ensemble des activités transactionnelles à forte volumétrie et à tâches répétitives au sein de nos CSP dès 2006 et poursuivons l’automatisation de bout en bout de nos processus, notamment grâce à nos solutions de machine learning. » Christian Chevallier, à la tête de la direction financière du groupe Atlantique ajoute : « Nous prévoyons d’automatiser les imputations et lettrages l’année prochaine. Nos enjeux sont de standardiser et d’automatiser nos processus; ce qui contribuera à améliorer la qualité de nos échanges avec nos clients. »
Record to report : le gros du chantier
Le processus record to report, qui englobe le processus de clôture et de reporting financier, est le domaine où les DAF sont les moins outillés et où ils attendent le plus d’avancées. Le temps gagné lors de la clôture permettrait en effet aux équipes comptables d’être de véritables acteurs de la création de valeur. Aymeric Mongeaud, directeur financier chez Avril, témoigne : « Les temps de production des données sont trop importants et l’analyse en pâtit. La mise en place d’un outil décisionnel devrait nous permettre de gagner en agilité et d’obtenir des reportings avec des KPI standards plus rapidement. »
Sandy Andrianabiby