Asset management : la fusion Deutsche Bank-UBS se complique
Après la fusion avortée avec son rival Commerzbank, qui n’aurait, selon les deux groupes, « apporté aucune valeur ajoutée suffisante », Deutsche Bank voit l’histoire se répéter. Pourtant sur de bons rails, avec en ligne de mire la création d’un géant européen de la gestion d’actifs, plus grand qu’Axa et similaire à Amundi, les négociations autour d’une potentielle fusion sont actuellement à l’arrêt.
Le point central : le volume des encours sous gestion
L’un des points de discorde concernerait le volume d’encours sous gestion des deux entités. UBS étant légèrement plus gros que DWS, la société de gestion d’actifs de Deutsche Bank, cet écart vient contrecarrer les plans de la banque allemande, propriétaire de 79 % de DWS. Elle se retrouverait ainsi minoritaire au sein d’un groupement avec UBS.
Seulement, l’ambition du géant allemand est tout autre. L’allemand souhaiterait en effet prendre pleinement part à la consolidation de cette future structure et non se contenter d’en récolter les revenus. Afin d’éviter ce problème, Deutsche devrait monter à minima à 40 % de participation et exercer un contrôle managérial important. UBS, de son côté, semble ouvert à une entente où le groupe suisse céderait le contrôle de l’entité créée, sécurisé par accord qui reflèterait le poids respectif des deux gestionnaires d’actifs.
Un nouveau géant européen de l’asset management pourrait voir le jour
Bien qu’en stand-by, la fusion de ces deux entités reste d’actualité. En effet, Deustsche Bank et UBS s’accordent sur le bien-fondé de ce rapprochement et sur son importance stratégique pour lutter plus efficacement face aux géants américains notamment. À titre d’exemple, les deux mastodontes que sont BlackRock et Vanguard représentent 12 000 milliards de dollars sous gestion. Dans un marché structuré de telle sorte que les économies d’échelles des géants de plus d’un trillion de dollars d’actifs leur rapportent une part importante des flux d’affaires, une fusion semble être dans l’intérêt des deux groupes européens.
Théo Maurin-Dior