La fondation Dauphine souhaite lever 50 millions d’euros pour les 50 ans de l’université
Aux côtés des entreprises partenaires, les anciens élèves et les parents d’élèves s’engagent depuis plus de dix ans, par le biais de la fondation, à contribuer au développement de Dauphine. La campagne 2019-2024, qui a pour objectif de lever 50 millions d’euros, a d’ores et déjà reçu 15 millions d’euros de promesses de dons. Dirigée par l’ancien président de l’université, Laurent Batsch, la fondation entretient l’esprit de créativité qui a toujours été présent depuis la création de l’université en 1968. Concrètement, cela se traduit par de nombreux programmes de recherche mais également par le soutien apporté à l’incubateur de l’université. Cette année, la chaire Fintech (spécialisée dans la finance digitale) et la chaire Femmes et Sciences (qui analyse les retentissements de la faible présence académique et professionnelle des femmes en sciences) ont été lancées avec le soutien du Crédit Agricole CIB et de Mazars pour la première et de L’Oréal, Generali, La Poste et Talan Consulting pour la seconde. L’intensification de la collecte permettra par ailleurs de financer l’expansion londonienne de Paris-Dauphine à Londres, et notamment l’ouverture d’un incubateur. Son installation dans la capitale Britannique participe de la volonté de l’université d’attirer les talents aussi bien en France qu’outre-Manche.
Égalité des chances et mobilité internationale
Le modèle hybride a toujours constitué la singularité de l’établissement dans l’écosystème de l’enseignement supérieur. En effet, la conquête des « degrés de liberté », comme le décrit Laurent Batsch, a permis à Dauphine d’être à la fois une université et une grande école. Au centre de ce modèle, la sélectivité a su façonner l’image d’excellence du désormais grand établissement, son statut depuis 2004, de l’Ouest parisien. Laurent Batsch précise : « Il y a de plus en plus de demandes pour rentrer en première année de licence, la grande majorité des étudiants admis en L1 l’étaient aussi en prépa. Ils ont fait le choix de Dauphine. » Dans ce contexte de forte sélectivité, Dauphine a mis en place le programme « Égalité des Chances » qui permet aux lycéens d’une trentaine d’établissements situés en zone d’éducation prioritaire de bénéficier de cours de renforcement assurés par une centaine d’enseignants. Ce programme a été mis en place par la fondation pour que les lycéens issus des milieux défavorisés aient aussi leurs chances d’intégrer l’université. La fondation promeut également la mobilité internationale des étudiants dauphinois en proposant des bourses de vie (environ 300 euros par mois) à ceux qui effectuent des semestres à l’étranger et en finançant des voyages d’étude pour certains masters.
Grands travaux
Outre les apports de la fondation en termes d’innovation, de recherche, de responsabilité sociale de l’université et de financement de la mobilité, l’université a présenté de nombreux projets de développement. Le campus situé porte Dauphine va ainsi connaître une rénovation complète avec en prime la construction d’une nouvelle aile de 4 000m². Ce projet, dont les premiers travaux sont prévus à l’été 2020, sera financé en grande partie par le plan campus, soit 97 millions d’euros sur un montant total de 120 millions d’euros. En 2024, lorsque les travaux auront pris fin, les Dauphinois pourront profiter entre autres d’une zone consacrée à l’entrepreneuriat. Cet espace de 350m² n’est pas sans rappeler les origines de Dauphine aux lendemains des événements de mai 68 : un établissement expérimental qui avait pour modèle les Business schools américaines. Cinquante ans plus tard, l’université PSL (Paris Sciences et Lettres), dont Dauphine est membre fondateur, devient la première université française à accéder au top 50 des universités mondiales selon le classement établi par Times Higher Education.
Sandy Andrianabiby