Asset management : les rémunérations des CEO pointées du doigt
Les grands gestionnaires d’actifs sont épinglés pour leur tendance à approuver trop facilement les accords relatifs à la rémunération des dirigeants d’entreprises aux États-Unis. Ces révélations sont publiées par As You Sow, une fondation à but non lucratif californienne créée pour promouvoir la responsabilité sociale des entreprises, et défendre les intérêts des actionnaires. Selon les observations publiées, les écarts de revenus entre patrons et salariés s’agrandissent de manière significative depuis 2011.
Selon des information relayées dans le Financial Times, Robert Reich, ancien secrétaire américain au travail, qui a collaboré à la rédaction de ce rapport, estime que “ l'augmentation extraordinaire des salaires des dirigeants contribue à aggraver les inégalités de revenus et de richesse en Amérique. [...] Les actionnaires peuvent et doivent agir à ce sujet ”.
En moyenne, un chef d’entreprise du S & P 500 est rémunéré 361 fois de plus que son salarié médian. Ces différences font l’objet d’une surveillance accrue ces dernières années. Selon ce rapport, les groupes de fonds ne se sont opposés qu’à quelques-unes des cent plus grosses transactions salariales de 2018, voire pour certains à aucune.
Rosanna Landis-Weaver, responsable du programme de rémunération des dirigeants chez As You Sow, a déclaré que les grands gestionnaires de fonds privilégient les relations avec les entreprises plutôt que de voter contre elles. Elle affirme que “ le problème est que l’engagement se fait en arrière-plan et que les responsables ne savent pas clairement quels objectifs sont fixés, et s’ils ont été atteints. [...] L’engagement et le vote ne s’excluent pas mutuellement. L’engagement avec le vote est beaucoup plus logique que sans ”.
Pourtant, il ne faut pas faire de généralités. Selon les informations relayées dans le Financial Times, Royal London Asset Management a voté contre 89 % des récompenses salariales, Allianz Global Investors contre 78 %, BNP Paribas contre 69 % et Schroders contre 63 %.
D’autres sociétés comme Axa IM déclarent avoir engagé des discussions avec des entreprises sur des questions de rémunération et avoir voté contre lorsqu’elles estimaient que leurs préoccupations n’avaient pas été prises en compte.
Et même s’il faut prévoir d’affiner les méthodes de calcul pour établir les comparaisons, gageons que l’obligation de publier ces ratios inciteront les entreprises à limiter les excès.