Les cinq glorieuses du Private Equity
Intrinsèquement, le millésime 2018 du private equity est de bonne qualité puisque la valeur totale des acquisitions (add-on inclus) a progressé de 10 % pour atteindre 582 milliards de dollars ‒ seul bémol, le nombre d’opérations à l’achat a reculé de 13 % (2 936). Côté exit, les fonds de capital-investissement (General Partners ou GPs) ont connu une année remarquable, à la hauteur de 2017, en vendant 1 146 entreprises pour un montant de 378 milliards de dollars. Enfin, les levées de capitaux auprès des principaux souscripteurs ‒ fonds de pension, fonds souverains, assureurs, mutuelles ou family offices (Limited Partners ou LPs) ‒, n’ont certes pas égalé l’historique année 2017, mais se sont tout de même portées à 714 milliards de dollars ; le troisième plus gros chiffre jamais enregistré.
Un quinquennat impérial
S’il fallait ne retenir qu'une seule idée du millésime 2018, celle de conclure le quinquennat le plus fructueux de la jeune histoire du private equity s'impose. Depuis 2014, 2 000 milliards de dollars de cessions ont été déclarés. Un record sans précédent sur une période de cinq années consécutives. Même retentissement concernant les montants déployés par les GPs depuis 2014. Ils n’ont jamais été aussi importants. On comprend donc pourquoi la grande majorité des LPs (90 %) comptent maintenir, voire augmenter leur exposition à cette classe d’actifs.
Dangers et opportunités
En 2019, les investisseurs n'auront pas le loisir de se reposer sur leurs lauriers, loin de là. L’augmentation progressive de la « poudre sèche » (l’argent disponible non investi) à 2 000 milliards de dollars fin 2018 devrait conduire les GPs à trouver un savant équilibre entre la nécessité de conclure des transactions et l’obligation de rester prudent au vu de l’envolée des multiples d’acquisition. Comme Jean-Marc Le Roux, responsable de l’activité Private Equity pour Bain & Company en France, le précise, « go big or go home ». De fait, les GPs pourraient conserver un haut niveau de sélectivité des sociétés à accompagner, et décider de parier « fort » sur les heureuses élues. Les due diligences seront poussées plus que jamais, parfois entreprises bien en amont d’un deal, et guidées par une thèse d’investissement capable de challenger le management. Les stratégies de buy and build seront aussi de mise, à condition qu’elles ne pèsent pas trop sur les cashflows de l’entreprise et qu’elles apportent de la valeur assez vite. Par ailleurs, les GPs pourraient bénéficier de la hausse des retraits de cote qui s’est accélérée en 2018 et qui devrait se poursuivre en 2019.
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