Se laisser surprendre par la croissance
Pourquoi vous proposer, pour la troisième année, un classement des 1 000 entreprises de croissance françaises et européennes ? Parce que nos économies sont en constante mutation et que les soubresauts boursiers et politiques, les grandes statistiques et les prévisions économiques ont tendance à faire oublier ce qui fonde la croissance : les entreprises, PME comme grands groupes internationaux.
Si s’intéresser aux entreprises de croissance françaises est dans notre ADN, nous n’avons pas voulu oublier l’Europe. À l’heure où le projet européen, le marché et la monnaie uniques sont remis en cause de toutes parts, ce classement illustre l’importance de l’ouverture à l’international et des liens commerciaux au sein du Vieux Continent. C’est d’ailleurs un choix qui préside au développement de la majorité des entreprises de notre palmarès.
Consolidation et injonction à la croissance
Quels enseignements tirer du millésime 2019 ? Tout d’abord seules 18 % des sociétés françaises du palmarès 2019 figuraient déjà dans celui de 2018. Au niveau européen, cette proportion tombe même à 1 %. Ce renouvellement est la preuve de la vitalité du tissu entrepreneurial français et européen. Revers de la médaille : pour survivre, les entreprises doivent croître à un rythme accéléré. Celles qui n’y parviennent pas décrochent voire disparaissent.
Autre explication à ce renouvellement : la vague de consolidations qui a déferlé sur l’Europe. L’heure est en effet à la croissance externe, du secteur pharmaceutique à celui de la tech. Les conditions financières en Europe s’y prêtent : les taux bas et la politique de la Banque centrale européenne ont facilité l’accès au crédit et boosté les acquisitions. Pour les entreprises, les opérations de M&A sont surtout la formule parfaite pour une croissance immédiate. Or de cette croissance dépend bien souvent la survie de ces sociétés.
Année après année se confirme enfin un dernier enseignement : la croissance ne réside pas toujours là où elle est attendue. Elle n’est pas l’apanage des start-up mais repose aussi sur la capacité d’industries parfois centenaires à s’emparer des enjeux du XXIe siècle.
Cécile Chevré