François Jubin (WiseAM) : « Notre objectif est d’être un partenaire très étroit du business des CGP »
Décideurs. Pouvez-vous revenir sur votre parcours qui vous a conduit à la création de WiseAM ?
François Jubin. J’ai commencé ma carrière dans l’asset management et l’allocation d’actifs. J’y ai travaillé pendant une dizaine d’années, d’abord pour la Caisse des dépôts puis pour la Société générale AM. Par la suite, j’ai été CGP pendant 13 ans chez Witam, en tant qu’associé de Benoist Lombard, où j’ai développé toute la partie concernant la sélection de fonds, l’allocation d’actifs, la mesure des risques et le reporting. En 2010, les conditions étaient réunies pour lancer WiseAM, qui a vu le jour en 2011. Mes deux expériences précédentes font pleinement partie de l’identité de WiseAM. J’avais déjà cette notion de gestion de patrimoine appliquée à celui d’investisseurs institutionnels. J’ai traité les problématiques d’allocation d’actifs en lien avec des contraintes de passif. En arrivant dans le secteur de la gestion de patrimoine, c’était exactement la même chose, il fallait simplement adapter les approches qu’on avait dans le monde institutionnel sur la clientèle privée.
Comment s’est développée WiseAM ?
Le développement de WiseAM repose sur le service que nous proposons aux CGP. Nous faisons de la multi-gestion et de l’allocation d’actifs : l’ADN de WiseAM. Nous travaillons en B to B to C, de ce fait, nous n’avons pas de clients directs et créons des liens étroits avec les CGP. Nous avons d’abord intégré la gestion d’un fonds pour lequel j’étais advisor. Puis les mandats à travers les FID luxembourgeois ont été développés et notre champ d’intervention s’est étendu aux titres vifs. Nous nous sommes également enregistrés à la SEC (securities and exchange commission) aux Etats-Unis afin de gérer les US Persons. Notre fonds sur l’immobilier a été lancé fin 2017. Au cours de cette même année, riche en activité pour WiseAM, nous avons investi sur les mandats d’arbitrage et mis en place une gamme de services autour de la gestion profilée. Par exemple, le client de nos partenaires peut bénéficier de la gestion profilée à travers des mandats d’arbitrage dans son contrat d’assurance vie multi-support classique, d’OPCVM ou encore de fonds internes dédiés dans des contrats d’assurance vie luxembourgeois. Nous avons donc cette stratégie de profil qui est déclinée sur différents véhicules juridiques pour permettre aux cabinets de CGP d’avoir une approche identique de la gestion quel que soit la plateforme assurance. Enfin, nous proposons également un service de gestion sous mandats intégralement investi en produits structurés. Ce dernier service permet d’obtenir une véritable souplesse dans la gestion de produits structurés.
Quels sont les défis auxquels est confronté votre secteur et comment WiseAM peut y tirer son épingle du jeu ?
Tous les CGP peuvent voir leur part de marché croître significativement à conditions qu’ils s’organisent et trouvent les partenariats adaptés. Chez WiseAM, notre idée est de mutualiser ce qui peut l’être, sans que le CGP y perde sa souplesse d’intervention auprès de ses clients et sa capacité à répondre à leurs attentes. Cela passe par la mise en place de plusieurs process afin que soient mis en place des outils de reporting, d’analyse des marchés, ainsi que des offres de service de gestion notamment. Notre feuille de route est d’être un partenaire très proche du business des CGP. J’opposerais cela à une stratégie qui consisterait uniquement à mettre des fonds spécialisés par classe d’actifs à disposition sur l’étagère. Nous souhaitons apporter une valeur-ajoutée qui va au-delà du simple acte de gestion, qui consiste à arbitrer des portefeuilles dans un cadre défini. Ce sont les notions d’accompagnement et de service qui caractérisent WiseAM. Ces valeurs ont d’ailleurs porté leurs fruits puisque nous avons connu une très forte progression depuis 2017 qui s’explique par la mise en place de nos services de gestion profilée. Nous parvenons à créer une véritable relation gagnante-gagnante avec les CGP.
Propos recueillis par Mickaël Parienté