Lazard pourrait céder son activité de gestion d’actifs
Depuis le début de l’année, les cours de la banque d’affaires ont connu une baisse de 25 %, notamment en raison de la consolidation que rencontre le secteur de la gestion d’actifs.Treize ans après son entrée en Bourse, la banque franco-américaine subit de plein fouet l’explosion du marché des fonds indiciels. Face à des chiffres pour le moins décourageants, le P-DG du groupe, Ken Jacobs, s’est publiquement dit prêt à étudier « très sérieusement » une possible cession de la division gestion d’actifs si une offre intéressante venait à lui être proposée.
L’activité de Lazard est historiquement divisée entre le conseil en fusions-acquisitions et la gestion d’actifs. Forte de près de 240 milliards de dollars d’actifs sous gestion, gérés en intégralité pour le compte d’investisseurs institutionnels, cette activité vient compenser la volatilité liée au conseil. En effet, elle représente la moitié des revenus du groupe. « Ces deux métiers sont liés depuis longtemps et ont traversé de nombreux cycles de marché », a insisté Ken Jacobs, soulignant que l'organisation avait « beaucoup profité à l'entreprise ».
Selon Devin Ryan, analyste chez JMP Securities, deux tiers des cinquante investisseurs qu’il a sondés sont favorables à l’hypothèse d’une vente de la division. Il assure que « Lazard a une décote par rapport à ses pairs », ce qui « n'a pas toujours été le cas ».
Comme le rapporte Les Échos, les analystes de Buckingham Research jugent quant à eux peu probable qu'un acheteur offre 6 milliards de dollars pour la division compte tenu de la difficulté à extraire des synergies. Ils évoquent plutôt un prix proche de 4 milliards. Mais le fait que Lazard soit « ouvert à des options stratégiques » pour sa gestion d'actifs « pourrait être important » pour la banque, écrivent-ils dans une note citée par Bloomberg.
Cela dit, « L'activité de gestion d'actifs de Lazard n'est pas en vente », a précisé Judi Mackey, porte-parole de la banque.
Tiphanie Cliche