44- Éric Plat - Atol
Âge : 53 ans
Ancienneté : 8 ans
Secteur : Optique
Chiffre d’affaires : 371 M€
Taux de croissance : 4 % depuis 2010
Quatrième enseigne d’optique de France avec 760 magasins, Atol est l’une des plus grandes réussites du modèle coopératif. Le groupe affiche une croissance ininterrompue depuis plus de quinze ans. En 2017, il a réalisé un chiffre d’affaires de 371 millions d’euros. Éric Plat, P-DG depuis 2010, revient sur les raisons
de ce succès.
Décideurs. Quelles sont pour vous les principales qualités que doit posséder un dirigeant ?
Éric Plat. La première, et la plus importante, est la capacité à adopter une vision stratégique à moyen et long terme. Ensuite, il faut réussir à motiver ses troupes autour de cette stratégie afin de pouvoir la réaliser. Enfin, le dirigeant doit dans le même temps se montrer réactif en fonction des informations reçues par le marché. C’est d’autant plus vrai dans notre secteur qui est très concurrentiel. Pour cela, il convient d’être toujours à l’écoute et de ne pas faire preuve d’autoritarisme. L’autocritique et l’autodérision sont les meilleurs moyens de garder les pieds sur terre et de ne pas se refermer sur soi-même.
Quelle est votre plus grande réussite à la tête d’Atol ?
Avoir coécrit avec mes confrères opticiens le nouveau plan stratégique d’Atol pour 2020. Cela a été très challengeant de motiver plus de 400 opticiens à participer à des tables rondes pour définir notre vision du futur. Je suis d’autant plus fier que les résultats se font déjà sentir. Alors que notre marché se contracte, nous continuons de croître.
Sur quoi avez-vous mis l’accent dans ce plan ?
L’innovation est notre principal axe de développement. Nous avons spécialement créé à cette occasion un département. C’est un investissement important mais qui nous permettra de croître dans le futur. Nous avons quatre axes de réflexion, liés aux préoccupations de nos clients. D’abord, les jeunes qui sont sujets à des pandémies de myopie. Nous aurons donc des annonces à faire à la fin de l’année à propos du programme « junior care » sur lequel nous avons travaillé. Ensuite le « home care ». La maison est un axe de travail et de veille qui nous importe également. Nous avons aussi travaillé sur « drive care » mais qui restera seulement un axe de veille. Et enfin le « senior care ». Nous avons lancé une lunette qui permet de détecter une chute et d’appeler une aide.
Quel est votre positionnement face à la concurrence nouvelle des opticiens low-cost ?
Notre positionnement, c’est de dire : « Nous sommes des professionnels de la santé visuelle et du bien-être de nos clients. » Nos lunettes sont associées à des services pointus et performants. Nous sommes d’ailleurs, pour la deuxième année consécutive, classés par le magazine Capital comme le leader du service. Sur tous les marchés, deux types de produits sont vendus : ceux associés à un niveau de service élevé, c’est ce que nous proposons, et ceux avec un niveau plus faible de service. Certains consommateurs sont amenés à côtoyer les deux en fonction des moments de vie qui peuvent fluctuer. Ce n’est donc pas antinomique.
Vous n’êtes pas présent à l’international : est-ce un axe de développement auquel vous réfléchissez ?
Atol est une enseigne coopérative, elle a donc beaucoup de mal à se développer à l’international. Il est délicat de demander à nos indépendants de s’installer à l’étranger. Nous n’avons pas eu d’opportunité pour l’instant, mais cela devrait changer puisque nous restructurons notre offre digitale en profondeur. Une équipe dédiée a été recrutée afin de rendre l’enseigne omnicanale. Une fois totalement digitalisés, nous pourrons nous projeter à l’étranger et investir petit à petit de nouveaux marchés. Nous espérons également commercialiser nos innovations à l’étranger. Notre start-up fera par exemple partie du voyage organisé par le président Macron au Japon. Nous espérons pouvoir y signer des partenariats pour y écouler notre lunette dédiée aux personnes âgées.