La gestion d'une direction juridique, le contrat sous toutes ses coutures
Piloter l’exécution d’un contrat et en maîtriser les risques est un métier à part entière dont le caractère stratégique est mis en exergue par un environnement juridique complexe pouvant donner naissance à des contentieux aux enjeux financiers importants. Pour Isabelle Roux-Chenu, directrice générale de Capgemini, « le contrat est un actif essentiel de l’entreprise qu’il faut faire grandir ». Pour cela, le seul accord entre les parties ne suffit pas, « surtout s’il s’exécute par exemple sur dix ans : il faut l’adapter aux nouveaux paramètres de l’entreprise », ajoute-t-elle. C’est justement pour se consacrer à cette tâche que des legaltechs positionnent leur activité sur le contract management. Objectif : intégrer la technologie dans le cycle de vie d’un contrat.
Sécurisation du patrimoine contractuel
Sur le marché des technologies, la concurrence fait rage. Les legaltechs offrant leur expertise en matière de contract management foisonnent, affichant des prestations toutes plus innovantes les unes que les autres.
Legisway propose par exemple de piloter les contrats de l’entreprise. Théodore de Saint Rémy, directeur général adjoint en charge de la relation client, attire l’attention sur « l’aspect double du contract management, dont il faut distinguer les deux volets : la protection de plusieurs contrats dans leur exécution et le suivi d’un seul contrat ». Historiquement, Legisway se concentre sur le premier point : la sécurisation de tout le patrimoine contractuel des entreprises. Mais pas seulement. La legaltech a su élargir son champ d’activité en se consacrant parfois à la gestion d’un unique contrat, dont l’enjeu reste généralement important, pour le compte d’une entreprise. « Dans ce cadre-là, nous intervenons pour gérer un contrat particulièrement complexe, pour piloter les imprévus, veiller à ce que les attendus initiaux des parties au contrat soient respectés. »
Dilitrust choisit quant à elle de s’adresser aux grands groupes en mettant en avant la complexité de leur structuration pour faire valoir son offre : le pilotage des filiales et des sociétés en participation, la gestion des délégations de pouvoirs et l’organisation des conseils d’administration. Contract Side propose pour sa part une solution de gestion automatisée des contrats en les rendant accessibles instantanément.
L’utilisation du mode « SaaS » (Software as a Service) est répandue : les entreprises s’abonnent à un logiciel à distance, sans devoir installer quoi que ce soit sur leur propre matériel informatique, la maintenance de ce logiciel incombant au prestataire.
Ces prestations ciblées permettent aux legaltechs de séduire un large panel d’entreprises et de s’adapter facilement à la taille de la direction juridique de ces mêmes entreprises et d’intervenir lorsqu’elle est inexistante. Théodore de Saint-Rémy confirme : « Nous pouvons travailler avec les directions juridiques de n’importe quel type. Parmi nos clients, nous comptons des entreprises du CAC 40, comme Thalès, Renault, Danone, mais aussi des associations comme la SPA, des TPE et des PME. La taille de l’équipe interne n’a pas d’importance ». À voir si un jour, toutes les entreprises sauteront le pas ?
Marine Calvo