Edmond de Rothschild reste attentif sur l’Italie
L’Italie fait face à une crise politique à rebondissements et voit sa dette afficher une certaine détente depuis le mercredi 30 mai, alors que le taux à deux ans avait atteint son plus haut niveau depuis 2013 et que le taux à 10 ans avait dépassé 3% en début de semaine. Le marché obligataire italien présente une structure particulière puisqu’une faible part des 2 700 milliards d’euros de la dette italienne est détenue hors des frontières du pays. Les deux tiers de la dette sont détenus par des résidents, étant ainsi moins sensibles aux variations de prix que les autres investisseurs.
Les marchés avaient fait preuve d’un excès de confiance suite aux resserrements des spreads du taux à 10 ans italien et du Bund à 10 ans entre le mois de janvier et les élections du mois de mars. Ils se retrouvent maintenant désarçonnés face à la confusion politique qui règne en Italie et la prime de risque difficile à évaluer.
Toutefois, bien que les marchés craignaient de nouvelles élections, avec une campagne électorale anti-Europe, le pays a accueilli jeudi 31 mai dans la soirée un nouveau gouvernement. À sa tête, nul autre que Giuseppe Conte, juriste de formation et néophyte des arènes politiques. Le poste de ministre de l’économie et des finances a été attribué à Giuseppe Tria, professeur d’économie politique favorable au maintien de l’Italie dans l’euro. Reste à savoir si cette nomination saura apaiser le scepticisme des marchés.
Edmond de Rothschild précise qu’un éventuel prolongement de la période d’incertitude créerait inévitablement de la volatilité, ce qui serait, cependant, une source d’opportunités. La maison explique conserver des liquidités dans le but de garder une marge de manœuvre en cas d’ouverture.