L’activisme actionnarial au zénith de sa forme
Lazard, la banque d’affaires franco-américaine, vient de publier sa traditionnelle étude trimestrielle sur l’activisme actionnarial. Il faut croire que les investisseurs ont beaucoup d’idées pour accélérer la croissance des sociétés cotées : au premier trimestre 2018, ils ont lancé 73 campagnes activistes afin de se faire une place à leur capital et d’influencer leur gouvernance. C’est un nouveau record. Ces offensives ont par ailleurs débouché sur l’obtention de 65 sièges aux conseils d’administration. À titre d’exemple, les trois premiers activistes minoritaires au monde, Vanguard, BlackRock, et State Steet, cumulent environ 18 % de la capitalisation du S&P 500 ! Dans un cas sur trois, ces fonds activistes cherchent à peser sur la stratégie M&A des industriels, tant à l’achat qu’à la vente. Ils peuvent inciter une entreprise à se séparer d’une filiale pour retourner de l’argent aux actionnaires et/ou permettre au management de concentrer ses efforts sur le core business. Parfois, ils interviennent aussi pour empêcher un deal de se réaliser ou, plus modestement, pour demander aux dirigeants de réviser les termes d’une offre d’achat.
FS