Gilles Bogaert, Pernod Ricard
DÉCIDEURS. En septembre 2018, vous prendrez les fonctions de président de Pernod Ricard pour les zones Emea et Latam. Quel bilan tirez-vous de vos neuf ans passés à la tête de la direction financière ?
Gilles Bogaert. Je suis entré au siège en juillet 2009 comme DGA finances avec comme priorités le désendettement, qui s’élevait alors à six fois l’Ebitda (contre 2,9 aujourd’hui) et l’accompagnement de la transformation du groupe. En 2015, mon rôle a été élargi aux opérations. Nous avons lancé des mesures d’efficacité en accentuant notamment la coordination globale des fonctions IT et d’exploitation. L’autre priorité a été le M&A, permettant une gestion dynamique du portefeuille. À mon arrivée, nous avons réalisé plusieurs cessions qui ont permis de participer à l’accélération du désendettement. Au total, nous avons vendu en 2010-2011 pour un milliard d’euros d’actifs non stratégiques. Depuis, nous avons une stratégie d’acquisitions ciblées de marques premium présentant un véritable potentiel de croissance. Le groupe est désormais en phase d’accélération de sa croissance et jouit d’une structure financière renforcée.
« Il ne faut pas se limiter aux résultats financiers »
Quels sont les indicateurs qu’un directeur financier doit considérer ?
Il ne faut pas se limiter aux résultats financiers car ils sont la conséquence d’indicateurs opérationnels. Chez Pernod Ricard, nous accordons une grande importance à l’image de nos marques. Nous veillons par exemple à ce que nos campagnes marketing aient un véritable impact avec un réel retour sur investissement. Au niveau commercial, nous nous intéressons aussi bien à la croissance des ventes qu’au gain de part de marché en valeur. Si tous ces indicateurs sont positifs, alors les résultats financiers suivront. Les quatre principaux indicateurs financiers sont pour moi la croissance des ventes, la marge opérationnelle, la génération de cash et la création de valeur que nous mesurons avec le retour sur les capitaux engagés.
Pourquoi lui : l’acquisition d’Opel Vauxhall constitue une opportunité d’accélération du plan de croissance. Renault bénéficie en effet d’une capacité R&D plus importante, d’effets volumes et de nouvelles marques automobiles très complémentaires.
• Pratique trois heures de sport par semaine. Parmi ses activités favorites, la course à pied, le VTT et le tennis
• Adore voyager avec sa famille