En annonçant de nouvelles taxes sur l’acier et l’aluminium en mars dernier, Donald Trump laissait craindre une guerre commerciale, ignorant les mises en garde répétitives de l’Union européenne. La Chine, premier producteur d’acier et d’aluminium, a décidé de réagir en imposant de nouvelles taxes sur 128 produits américains.

Productrice de la moitié de l’acier mondial et deuxième partenaire commercial des États-Unis, la Chine ne pouvait pas rester muette suite à la hausse des droits de douane décrétée par Donald Trump. L’empire du Milieu a choisi la manière forte en mettant en place de nouvelles taxes sur 128 produits américains. Représentant trois milliards de dollars de marchandises par an, ces mesures concernent la viande de porc surgelée, le vin et certains fruits.

Cercle vicieux

Le gouvernement américain a renchéri sans tarder. Des taxes seront donc ajoutées sur quelque 60 milliards de dollars d’importations chinoises. Robert Lighthizer, le représentant américain au commerce (USTR) explique que l’objectif est de « viser les produits qui profitent aux projets industriels de la Chine tout en minimisant l’impact sur l’économie américaine ». Si la Chine condamne fermement ce « comportement totalement infondé, typiquement unilatéraliste et protectionniste », elle n’a pas encore riposté. Mais elle détient un moyen de pression incomparable : le soja. Premier producteur mondial, les États-Unis auraient beaucoup à perdre. Donald Trump en particulier puisque cette décision affecterait directement les États agricoles, jusque-là fervents défenseurs du président américain. À quelques mois des élections de mi-mandat, le timing est parfait pour le gouvernement chinois. De son côté, l’Europe a intérêt à jouer la montre. Une guerre commerciale entre les deux plus grandes puissances commerciales pourrait lui permettre de développer ses exportations.

Morgane Al Mardini 

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