Spotify : le grand saut en Bourse
Daniel Ek, président directeur général et actionnaire de la société, est celui qui a contribué à relancer l’industrie de la musique, faisant de Spotify le seul groupe de médias européen à rayonner à travers le monde. Avec 71 millions d’abonnés payants, la société suédoise a revendiqué plus de 4,8 milliards de dollars de revenus en 2017 mais n’a pourtant jamais généré de bénéfices. Dans un message destiné à ses salariés, le jeune P-DG insiste sur l’importance de cette journée pour l’entreprise et assure qu’elle ne « changera pas ce que nous sommes ».
Cotation atypique
Pour son entrée sur le New York Stock Exchange (NYSE), la société adopte la méthode de cotation directe. Rarement utilisée et atypique, cette forme d’IPO ne nécessite aucun intermédiaire et implique qu’il n’y aura pas de levée de nouveaux capitaux. Seul inconvénient, le prix du titre n’étant pas fixé en amont, il demeure imprévisible. Néanmoins, le NYSE évoque un cours de référence de 132 dollars. La plate-forme suédoise pourrait être valorisée entre 20 et 25 milliards de dollars. La cotation directe permettrait à Spotify - d’après le cabinet de recherche spécialisé dans les start-up, SharesPost - une économie de 300 millions de dollars. Les salariés du groupe pourraient également récupérer des liquidités en cédant leurs parts.
Pourtant les valeurs technologiques ne sont pas au mieux de leur forme, depuis notamment le scandale de Cambridge Analytica. Une situation peu favorable qui risque de parasiter l’entrée en Bourse de Spotify. Ambitieuse, la société prévoit une augmentation de 20 % à 30 % de son chiffre d’affaires, qui devrait être compris entre 4,9 et 5,3 milliards d’euros en 2018. Daniel Ek a aussi pour objectif de faire baisser la perte opérationnelle (à 378 millions en 2017) entre 230 et 330 millions sur l’année en cours. Cette IPO pourrait ainsi permettre à la plate-forme d’être enfin rentable.