IK Investment Partners, le fonds de private equity paneuropéen, vient de terminer la levée de fonds de son véhicule small-cap à 550 millions d'euros. Partner en charge du bureau français, Pierre Gallix dévoile les ambitions du groupe pour ce nouveau millésime.

 

Dealmakers. IK Investment Partners vient de lever 550 millions d'euros. Le fundraising s'est fait en quelques mois seulement. Est-ce déjà un succès ?

Pierre Gallix. La levée de fonds a commencé début octobre avec l'ouverture de la data room. Nous avons eu une très forte demande de nos investisseurs existants et c'est pourquoi un hard cap de 500 millions d'euros – auxquels il faut rajouter 50 millions en provenance de l'équipe de gestion – a été fixé. Les LPs du fonds small-cap précédent ont renouvelé leur confiance car ses performances les ont rassurés (12 lignes, 3 sorties, un portefeuille en bonne santé).

Quelle est donc la typologie de vos investisseurs ?

L'essentiel de nos Limited Partners (LPs) sont originaires d'Europe (plus des deux tiers) et d'Amérique du Nord (20 %). Nous retrouvons des fonds de pension, des fonds de fonds et des banques en majorité. 

Quelle stratégie d'investissement avez-vous vendu à vos LPs ? Votre ADN est multi-pays, mais est-ce que cela implique de réaliser équitablement des opérations partout où vous êtes représentés ?

Il n'y pas de territoire géographique où nous devons forcément investir. Il n'y a pas de quota non plus. À l’image de notre activité mid-cap, notre approche est résolument paneuropéenne et nous permet de bénéficier des meilleures conditions de marché à un instant précis. Il se trouve que le fonds 1 a été le support d'une répartition très harmonieuse (quatre participations en France, cinq en Allemagne et trois dans les pays nordiques), mais cela tient plutôt au hasard et au dynamisme des marchés. Tous les collaborateurs sont « incentivés » sur l'intégralité du fonds, donc dans mon cas par exemple, j'ai beaucoup plus d'intérêt à encourager un très bon deal en Allemagne qu'un deal médiocre en France. Si demain le portefeuille est déséquilibré en faveur d'un pays ou d'un autre, ce n'est pas un souci.

Pensez-vous que le portefeuille sera déséquilibré ?

Je ne sais pas ce qu’il en sera à la fin mais le marché européen avance d'un seul et même pas ces derniers mois. De plus, nous avons maintenant un bureau à Amsterdam qui nous offre davantage de perspectives d'investissement au Benelux.

Ce que l'on vend à nos LPs, c'est la sélectivité, et la discipline. On a la chance d'être sur un segment de marché (entreprises en dessous de 100 millions d'euros de valeur) porteur : rien qu'en France, nous regardons 80 à 90 situations chaque année. Partant de ce constat, nous ne réalisons qu'une à deux opérations par an.

Comment gère-t-on les ressources humaines, opérationnelles d'une société de gestion paneuropéenne lorsque le portefeuille s'avère concentré sur un pays ?

D'abord, les équipes d'un pays particulier sont régulièrement sollicitées par d'autres équipes dans le cadre de deals transfrontaliers envisagés par des participations. Ensuite, s'il y a des besoins nés de déséquilibres géographiques, nous basculons tout simplement des ressources humaines ailleurs afin d'aider les gérants les plus submergés. C'est notre métier. Il y a peu, l'équipe scandinave s'est rapprochée de nous pour un cas concret, et, en dépit de nos dossiers et prospections en cours, nous sommes ravis de lui rendre service.

S’agissant des dossiers précisément, quels sont ceux que vous ouvrez en priorité ?

Nous avons quatre orientations majeures chez IK Investment Partners : la santé, l'agroalimentaire, l'industrie-ingénierie, et les services aux entreprises. De là, nous recherchons des opportunités que nous allons identifier et comprendre rapidement et pour lesquelles notre accompagnement et notre track record sont pertinents.

Dans un climat où les liquidités sont abondantes, comment faites-vous pour ne pas surpayer les entreprises ?

Bien évidemment, la perspective de levées de fonds à la hausse, pour l'equity comme la dette, contribue au gonflement de la valorisation des entreprises. Le small-cap, à l’instar des autres marchés, subit les effets de ces phénomènes. Cependant, j’atténuerais mon propos au sujet de notre activité. Premièrement, il y a toujours un discount sur le prix des actifs small-cap par rapport au mid-cap parce que les risques y sont plus importants. Ensuite, il est peut-être un plus simple d'écrire de belles histoires de croissance avec des sociétés plus jeunes. Enfin, les deals primaires sont plus faciles à obtenir dans le small-cap, cela permet alors d'effectuer un travail en profondeur vraiment significatif. Je ferais la même remarque concernant le nombre d’opérations désintermédiées, plus important. Malgré tout, la stratégie d’IK n’est pas de négocier des deals au rabais mais de payer des prix raisonnables pour des sociétés attractives.   

 

FS

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