La troisième économie mondiale apparaît comme un terrain de jeu attractif pour le secteur de la gestion d’actifs. Stabilité politique et expansion économique sont à l’ordre du jour.

Les échéances électorales ont soufflé le chaud et le froid sur toute l’Europe en 2017. Aujourd’hui l’environnement est plus calme, à tel point que bon nombre d’acteurs ont tempéré leurs craintes quant au risque politique. C’est au moins le cas pour l’instant, dans l’attente des prochaines annonces de la Fed. Candriam l’a bien compris en surpondérant son allocation sur les actions japonaises depuis l’été dernier. Nadège Dufossé, responsable de l’allocation d’actifs, l’assure « les actions japonaises ont surperformé les actions mondiales et européennes, à la fois en devises locales et en euros ». Et la maison ne compte pas s’arrêter en si bon chemin à en croire Nadège Duffossé : « depuis que nous sommes passés à une surpondération des actions japonaises au mois de juillet dernier, la réélection de Shinzo Abe cet automne a offert davantage de visibilité sur le calendrier de la relance économique, autrement dit sur les « abenomics ». Ainsi, le climat des affaires, y compris au sein des entreprises de petite taille et orientées vers le marché domestique, s’est amélioré ces derniers mois. Le marché boursier japonais a réagi en opérant un rallye de 20% avant d’atteindre un pic en janvier de cette année. Le Japon étant bien positionné pour profiter de l’expansion économique mondiale, nous anticipons une seconde année de croissance du PIB supérieure à son potentiel (1,3% en 2018 après 1,8% en 2017) ».

Un marché soutenu par la Banque du Japon

Le gouvernement japonais a récemment proposé aux parlementaires la reconduction de Haruhiko Kuroda, l’actuel gouverneur de la Bank of Japan dont le mandat s’achève le 8 avril prochain. La confiance renouvelée du premier ministre s’explique sans doute par le fait que le pays du soleil levant connait sa plus longue période d’expansion économique depuis près de trente ans. En effet, le PIB nippon a connu huit trimestres de hausses consécutives.  

Pour Candriam « au-delà de la croissance synchronisée à l’échelle mondiale, une Banque du Japon conciliante devrait encore davantage accentuer la relance. Les nominations par le gouvernement de la nouvelle troïka à la tête de la Banque du Japon (en particulier celle du professeur Wakatabe comme adjoint du gouverneur) confirment notre opinion selon laquelle la banque centrale japonaise ne se joindra pas aux autres banques centrales dans le resserrement de leur politique monétaire de sitôt. Même si le Japon devrait crier victoire dans sa lutte contre la déflation, les pressions inflationnistes y restent très faibles, entraînant une forte augmentation des différentiels de rendement réels par rapport aux Etats-Unis. Dans ce contexte, la hausse récente du yen semble exagérée et menace de retarder les progrès visant à atteindre l’objectif d’inflation de 2% ».

Bénéfices des entreprises japonaises, déconnectés de la devise ? 

De manière générale, un renforcement du yen représente un frein concernant les marchés d’actions dans la mesure où les entreprises exportatrices en pâtissent. Néanmoins, « la croissance actuelle étant de plus en plus généralisée, les entreprises domestiques contribuent également à la croissance des profits ». En effet, « depuis le début de l’année 2017, la solide dynamique des profits au Japon reflète l’amélioration économique plutôt que les fluctuations de la devise. Il n’est donc pas surprenant que la corrélation Nikkei-Yen se soit rompue ces derniers mois ».

Y.K

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