Capital risque : la Silicon Valley menacée par Pékin

Selon KPMG, 155 milliards de dollars ont été investis l’année dernière dans la tech mondiale, le triple de 2010. 15 % de ce montant soit 87 milliards de dollars, ont été reçu par les start-up américaines. Deux fois moins par les asiatiques qui ont reçu 48 milliards et quatre fois plus qu’en Europe où les start-up ont capté 19 milliards de dollars. Les États-Unis restent de ce fait le centre de gravité du venture capital (VC) même si les mises par start-up sont trois fois moins importantes qu’en Asie où elles sont de l’ordre de 32 millions de dollars par tour malgré une baisse de 36 % du nombre de bénéficiaires. En Europe, ce dernier a baissé de 26 % et les mises y sont six fois moins importantes qu’en Asie. Un afflux de capitaux prouvant une sorte d’élitisme envers l’Asie et l’Europe. Dans ce nouvel ordre mondial, Pékin renforce son influence. En 2017, la capitale chinoise a levé pas moins de 29 milliards de dollars soit le même montant que San-Francisco, jusqu’ici leader incontesté.

Londres, premier européen

Une montée en puissance de Pékin qui répond, d’après Georges Gambarini, spécialiste innovation et fundraising chez KPMG, a une réelle volonté des pouvoirs publics « d'en faire un épicentre mondial de la tech ». La domination de San-Francisco est d’autant plus menacée que New-York est le deuxième hub le plus attractif avec 12 milliards de dollars investis. Boston suit de près avec 8,7 milliards battant Los Angeles. La côte Est prouve alors sa capacité d’exploitation des pôles performants tels que la mode, le luxe, la publicité ou encore l’e-commerce répondant alors aux attentes des entrepreneurs.  En Europe, Londres tient bon malgré le Brexit avec des investissements, de la part des fonds, au plus haut depuis sept ans. La capitale est donc le sixième hub avec 5,7 milliards de dollars. Le capital-risque est donc en plein changement, un nouvel ordre mondial se dessine.

Morgane Al Mardini