D’après la dernière étude d’ADP France, 111 000 emplois nets ont été créés en 2017 dans le secteur privé, contre 102 000 l’an dernier. Avec 16 mois consécutifs de créations d’emploi, l’économie française sort la tête de l’eau. Carlos Fontelas De Carvalho, P-DG d’ADP, France revient sur les raisons de cette embellie qui devrait se poursuivre en 2018.

Décideurs. Est-ce un résultat suffisant pour inverser la courbe du chômage ?

La création d’emplois est un indicateur complémentaire à celui du chômage. Même si les deux sont liés, d’autres facteurs doivent être pris en compte (démographie, mouvements cycliques ou changements politiques tels que l'âge de la retraite etc.) et ADP ne peut pas, sur la base de ses seules données, se prononcer sur l’évolution de la courbe. Ceci dit à terme, si le solde de créations demeure aussi positif, il est évident que cela aura un impact également positif sur le nombre de demandeurs d’emploi.

 « La transformation numérique entraine de plus en plus de transferts de postes »

Pourquoi les entreprises recommencent-elles à embaucher ?

Les situations sont très différentes selon les entreprises mais il y a une tendance de fond : c’est celle des mutations technologiques. Nous voyons par exemple le secteur bancaire créer des emplois alors que ce mouvement s’accompagne de fermeture d’agences de banque de détail. La transformation numérique entraine de plus en plus de transferts ou d’évolutions de postes et beaucoup d’entre eux génèrent de plus en plus de valeur pour les entreprises. Les entreprises doivent anticiper ces mouvements, former leurs collaborateurs et nous les accompagnons dans ces évolutions avec nos solutions de gestion des talents.

Que prévoyez-vous à l'avenir en termes d'emploi ?

Les entreprises créent des postes depuis 16 mois de façon continue, même si nous notons des différences entre les secteurs. Ainsi l’industrie recule de près de 4 600 postes en 2017 alors que les secteurs du commerce (+ 14 000), les services financiers (+ 11 000) et les services aux entreprises (+ 7 300) sont beaucoup plus dynamiques. Les créations d’emplois devraient se poursuivre en 2018 : le commerce de gros et de détail devrait continuer à progresser tout comme les services aux entreprises qui sont portés par une demande importante. Pour les services financiers nous devrions plutôt voir le nombre d’emplois se stabiliser et l’immobilier, avec des indicateurs prospectifs pour la plupart optimistes verra sans doute une croissance de son activité lors des prochains mois.

Propos recueillis par Morgane Al Mardini

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