Le chiffre du jour : 10,64 MD$
Le réchauffement climatique fait partie des inquiétudes majeures du XXIe siècle et les préoccupations financières qu’il engendre sont croissantes. D’après les Nations unies, depuis vingt ans, neuf catastrophes naturelles majeure sur dix sont liées au climat. Il est prévisible que l’impact économique du dérèglement climatique continuera de croître dans les pays développés sous la double impulsion du réchauffement et d’une concentration de richesses plus forte dans les zones à risque. La revue médicale The Lancet estime qu’environ deux-tiers de la population européenne sera soumise à des aléas d’envergure d’ici le siècle prochain. Qui paiera l’addition, sinon les assureurs ? Là est bien le cœur de leur métier mais l’assurance repose avant tout sur des calculs de probabilités et d’incertitudes liés à des contrats. Avec le dérèglement météorologique, les modèles statistiques ont tendance à perdre de leur pertinence, et c’est là qu’interviennent les « cat bonds ». Né après le déferlement du cyclone Andrew sur la côte sud-ouest des États-Unis à l’été 1992, causant vingt-six milliards de dollars de dégâts, le concept réside dans le partage du risque.
25 % de croissance annuelle
En cas de désastre, l’investisseur peut perdre l’intégralité de son placement initial mais si la menace ne frappe pas pendant la durée déterminée entre les contractants, les rendements de coupon sont relativement élevés. Dans le contexte que nous connaissons, c’est sans surprise que la valorisation de ces produits financiers atteint des records. D’après le site spécialisé artemis.bm, leur marché a connu une croissance annuelle de l’ordre de 25 % sur la dernière décennie contre environ 10 % pour le reste du secteur de l’assurance. Les catastrophes naturelles ne sont pas le seul risque couvert. L’Allemagne, par exemple, a tenu à assurer le mondial de football de 2006 en intégralité contre les menaces terroristes et a fait appel à ce type d’obligations.
A.R.