Amazon continue son offensive
13,7 milliards de dollars. C’est la somme déboursée par Amazon pour s’offrir l’enseigne bio Whole Food. Cette acquisition, la plus chère de l’histoire du groupe a le mérite de confirmer un peu plus les ambitions du géant du Net en matière de distribution alimentaire. Et pour cause, présent aux États-Unis (42 états sur 50), au Canada et en Grande-Bretagne, avec près 460 magasins, Whole Food devrait permettre à Amazon de bénéficier désormais d’une véritable assise physique ainsi que de tripler sa part dans le marché américain de la grande distribution. Il ne représentait que 0,8 % du marché américain (700 milliards de dollars par an). De quoi faire rentrer le groupe de Seattle dans une nouvelle dimension et s’établir comme un acteur du secteur. La plupart des Américains se trouvent à moins d’une heure d’un magasin Whole Foods.
Des acteurs traditionnels inquiets
Si pour l’heure, on ne sait pas de quelle manière Amazon va se servir de ces nouveaux points de ventes (centre de distribution de produits vendus en ligne ou point de départ de drones livrant la marchandise), l’acquisition de ces chaînes de magasins de bio haut de gamme ne ravit pas les professionnels traditionnels du secteur. Réputée pour son offre diversifiée et sa capacité à écraser la concurrence par les prix, l’arrivée de la firme dirigée par Jeff Devos dans le secteur de l’agroalimentaire a a provoqué une levée de boucliers. Et des géants comme Walmart, Kroger ou Target ont vu tour à tour leurs cours en Bourse chutés. Pour rappel, aux États-Unis, l’arrivée d’Amazon avait tué les libraires et les disquaires. En France, c’est Carrefour qui est menacé, cependant l’arrivée d’Alexandre Bompard pourrait changer la donne. Â la tête de la Fnac, il a montré que l'on pouvait résister à Amazon en mariant site internet et magasins en dur. Stratégie que mène actuellement le géant américain.
Gatien Pierre-Charles