C8 dans l’œil du cyclone
25 000, c’est le nombre de plaintes reçues par la CSA à la suite du canular téléphonique homophobe diffusé dans l'émission « Touche pas à mon poste » (TPMP) de Cyril Hanouna. Un record en la matière quand on sait que l’émission n’avait jusque-là déclenché « que » 6 400 signalements tous sujets confondus en 2016. Si le régulateur ne semble pas avoir trop de prise sur Cyril Hanouna, l’affaire risque de coûter très cher à C8 (groupe Canal +).
TPMP représente 50 % du chiffre d’affaires de C8
Et pour cause, de nombreux annonceurs (Bosch, Chanel, Pringles, Guerlain, Bouygues Immobilier, Thomson France, Orangina Suntory, Petit Navire, Disneyland Paris, PSA, Flunch, Lu, Decathlon, Orange et EasyJet) ont suspendu leur partenariat avec la chaîne ou leur achat d’espaces publicitaires. Objectif pour ces marques : se désolidariser des accusations d’homophobie en raison de la fronde des téléspectateurs et surtout sur les réseaux sociaux où ils ont été pris à partie. Pour le moment, la perte s'éleverait à quelques centaines de milliers d’euros : « Il s'agit seulement de quelques annonceurs qui se retirent de l'émission et de l'antenne. Je remercie les 200 annonceurs qui restent », tempère Franck Appietto, le directeur général de C8 sur Europe 1. Il s’agit toutefois d’un sérieux coup dur pour un groupe qui repose en grande partie sur le succès de « TPMP », qui représente à elle seule 50 % du chiffre d’affaires de C8. Pour rappel, la chaîne avait généré près de 136 millions d’euros de revenus en 2015. Toutefois, il est difficile d’envisager un retrait définitif des annonceurs face un programme très prisée et populaire auprès des jeunes (il est leader chez les 15-24 ans).
Gatien Pierre-Charles