Gregory Rota (Mon Petit Gazon) : « Notre stratégie de développement se porte vers l’Angleterre »
Décideurs. Vous avez réalisé une campagne de financement participatif à travers le site Kisskissbankbank. Une levée de fonds qui vous a permis de récolter 50 000 euros. Pourquoi avoir choisi la voie du crowdfunding ?
Grégory Rota. Nous avions envie d’impliquer la communauté de fans et de voir comment elle réagirait à une offre payante. Le crowdfunding était aussi une manière plus simple et rapide de récolter de l’argent pour concrétiser nos projets, à savoir le lancement d’une application pour smartphone, d’un nouveau site web et d’une version « Premier league ».
Combien de joueurs sont-ils actuellement inscrits ?
Depuis le 1er septembre 2016, 155 000 personnes ont joué, contre 70 000 un an auparavant. Certains projets récemment concrétisés, comme notre participation à une émission 100 % digitale avec Canal Plus, devraient nous offrir encore plus de visibilité et maintenir voire accélérer notre dynamique.
Notre ambition est de couvrir les cinq plus grands championnats européens
Quel est votre modèle économique ? L’offre payante que vous avez lancée rencontre-t-elle le succès escompté ?
Nos revenus sont tirés d’une part de la publicité et de la mise en avant d’annonceurs classiques, d’autre part du sponsoring et enfin d’une offre « freemium » avec l’accès possible pour les joueurs à un mode expert. Le taux de conversion des joueurs à notre offre payante est de 15 %. Chaque centime d’euros collecté est réinvesti.
Quelle sera la prochaine étape de votre développement ? La ligue 2 ? les championnats internationaux ? d’autres sports ?
Notre développement réclame de nouveaux investissements. Notre stratégie de croissance se porte vers l’international et en particulier l’Angleterre. Mais attaquer le marché anglais nécessite de créer une nouvelle marque dans un pays où il y a déjà des acteurs bien installés. Pour nous faire une place sur ce marché de 4,5 millions de joueurs, nous devrons toutefois allouer un budget publicité conséquent. À plus long terme, notre ambition est de couvrir les cinq plus grands championnats européens (France, Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie). En revanche, l’audience de la ligue 2 ne nous permettra pas de construire une offre autour d’elle. Nous réfléchissons cependant à nous plonger dans d’autres sports, parmi lesquels le basket avec la NBA et le rugby.
Chaque centime d’euros collecté est réinvesti
Après quelques mois de tensions, vos rapports avec la ligue de football professionnelle (LFP) qui a développé son propre jeu de fantasy semble s’être amélioré.
Le changement à la tête de la LFP et l’arrivée de Didier Quillot a changé la donne. Il a montré bien plus d’envie de travailler avec nous. Nous les avons rencontrés et nous réfléchissons actuellement à collaborer ensemble.
Financièrement votre société est arrivée à la croisée des chemins : une levée de fonds, l’entrée d’un investisseur financier ou l’adossement à un institutionnel ? Quel voie souhaitez-vous prendre ?
Nous sommes en pleine réflexion. Aucune discussion n’a encore été engagée.
Un rapprochement avec un groupe de presse serait-il envisageable ?
Aujourd’hui cela n’est pas à l’ordre du jour. Si un tel rapprochement venait à se concrétiser, il ne pourrait se faire qu’à des conditions très strictes. Nous souhaitons conserver une certaine indépendance et maintenir une expérience utilisateurs de qualité, sans publicité trop intrusive. Mon Petit Gazon doit conserver l’esprit fun qui a contribué à son succès.
Propos recueillis par Aurélien Florin (@FlorinAurelien)