Aelios Finance, la banque d'affaires spécialisée dans l'aiguillage de la croissance des PME françaises, rejoint les rangs d'Oaklins, le sixième acteur mondial du mid-cap. Désormais managing partner chez Oaklins Aelios, Eric-Félix Faure dévoile les fondamentaux de ce rapprochement et les synergies opérationnelles qui s'en suivront.

Dealmakers. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à apporter votre structure, Aelios Finance, à un réseau international de banques d'affaires, Oaklins ?

Eric Félix-Faure. C'est une décision qui a germé pour tout le monde et s'est prise naturellement. En réalité, Aelios Finance fonctionnait déjà depuis de longs mois en accord et en transparence avec ses principaux partenaires à l'international. Aujourd'hui, les choses sont claires. Notre première préoccupation correspondait à l'identification de la marque : ce qu'on appelle « alliance » entre banques dans le jargon, c'est assez compliqué à révéler au marché et très galvaudé – tous les acteurs vous diront qu'ils ont des « best friends » à l'étranger. Soit votre boutique marche seule, soit elle fait partie intégrante d'une grande structure. Ensuite, l'enjeu était aussi de se renforcer et de capitaliser sur Oaklins, première banque d'affaires au monde pour des opérations inférieures à 500 M€ de valorisation selon MergerMarket. Enfin, nous étions confrontés à une problématique patrimoniale dans le sens où lorsque vous êtes un acteur réputé, mais de taille relativement petite, vous êtes la proie naturelle de confrères plus imposants. Le cas échéant, autant rester maître de son destin et faire le choix de rejoindre ce partnership mondial, démarche similaire à ce que Dentons a fait chez les avocats.

 

D'un point de vue opérationnel et technique, quel sera l'impact de ce rapprochement sur votre travail ?

Les synergies relèvent du partage industriel et de l'intensification des people aux secteurs. Si un associé américain est un spécialiste de l'aéronautique, il formera les plus jeunes sur les sujets liés et interviendra en tant que backup sur les opérations les plus complexes du groupe en la matière. Nous sommes aussi en pleine refonte, presque terminée, de notre solution collaborative d'IT. Elle viendra consolider notre modèle de free sharing. La transparence est totale entre tous les membres du réseau Oaklins (contacts, dossiers, fees...). Les commissions, par exemple, sont connues d'avance et le partage est statutaire.

 

Sur le sujet transactionnel d'ailleurs, peut-on dire que vous pouvez accompagner tout client dans toute opération désormais ?

L'ambition full service constituait l'ADN d'Aelios. Et il est important de garder cette identité génétique. Cela se retrouve dans notre track record qui affiche autant de fusions-acquisitions que de deals réalisés avec les fonds l'an dernier (une vingtaine de transactions tous secteurs confondus), pour un taux de succès supérieur à 90 %. Ce sont deux mondes bien différents où le temps (processus d'enchères ou non) et les intérêts (synergies industrielles vs objectifs de rentabilité) rendent leurs approches quasi antagonistes. Mais vous êtes meilleur en M&A lorsque vous intervenez sur des sujets de private equity et vice versa.

 

Les jeunes entreprises faisaient partie du projet d'origine de la création d'Aelios. Vous ne les accompagnez plus lors de leurs levées de fonds ?

Les opérations de levée de fonds sont longues et souvent faiblement rémunératrices, alors oui, nous sommes très sélectifs. Mais il n’est pas question de sortir de ce marché et de la relation avec les VCs. La tech et le digital au sens large constituent un marché important pour nous et représentent plus de 30 % de nos transactions.

 

FS

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