Emmanuel Macron marie l’assurance-vie et le private equity
Emmanuel Macron a érigé l’orientation de l’épargne de long terme des Français vers l’économie réelle comme l’une de ses priorités. Preuve de son implication sur le sujet, le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique a annoncé le 5 juillet dernier le lancement d’un nouveau produit (commercialisé par Axa) dédié au private equity pouvant être souscrit au sein d’un contrat d’assurance-vie. Un placement qui prend la forme d’unités de compte correspondant à des parts de fonds investis en titres de sociétés non cotées.
Cet investissement a été rendu possible par l’article 137 de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques d’août 2015. En pratique, en cas de décès ou de rachat sur le contrat, l’assureur ne dispose que de deux mois pour verser la valeur correspondante au contrat à l’assuré ou aux bénéficiaires. Cette obligation empêchait jusqu’alors les assureurs de proposer dans leurs contrats des unités de compte qu’ils n’étaient pas en capacité de liquider sur un délai aussi court. Désormais, le paiement de ces nouvelles unités de compte pourra être effectué en titres. « C’est là l’innovation principale de cette réforme, le risque de liquidité est alors porté par l’assuré ou le bénéficiaire, et l’assureur peut donc proposer des unités de compte investies en fonds de capital-investissement », souligne ainsi Emmanuel Macron.
Cette nouvelle solution d’épargne doit donc permettre de rediriger une partie des 3 600 milliards d’euros d’épargne financière vers le tissu des PME et ETI. En contrepartie, les épargnants les plus avertis espèrent profiter des performances du capital-investissement pour redynamiser leur assurance-vie dont les résultats ont été significativement impactés par les soubresauts des marchés financiers et la baisse des rendements des fonds en euros.
Axa France et CNP Assurances ont été les deux premiers assureurs à se lancer dans la commercialisation de ces supports d’investissement.
Aurélien Florin