« Brexit » : les marchés financiers déboussolés
Sans surprise, les places boursières ont plongé après la victoire du « Brexit » au référendum du 23 juin. En moyenne, les indices européens ont perdu 10 % en seulement une heure. Même les Bourses asiatiques qui ouvraient plus tôt dans la journée se sont effondrées. À Tokyo, à la mi-séance du 24 juin, l’indice Nikkei s’effondrait de 1 100 points, soit un recul de 6,7 %. La chute est d’autant plus violente que les marchés financiers avaient parié sur un « Bremain ». La vieille du scrutin, la livre sterling s’était ainsi appréciée de près de 7 %.
Les banques centrales à la rescousse
Quatre jours plus tard, la monnaie anglaise a perdu près de 15 %, atteignant au passage son plus bas niveau depuis 1985. Si l’euro gagne près de 8,5 % par rapport à la devise britannique, il n'est pas l'abri. La monnaie unique a reculé de plus de 3 % face au dollar, les investisseurs s’inquiétant pour l’avenir de l’union économique et monétaire.
Dans ce chaos boursier, la volatilité n’a jamais été aussi haute : le VIX (Volatility Index) progressait de 50 % sur la même période. Face à ces incertitudes, les valeurs refuges sont plébiscitées : franc suisse, yen et or en tête.
Si la stabilité pourrait revenir d'ici la fin de la semaine, l’avenir est plus incertain. Il n'est pas ainsi sûr que les marchés boursiers retrouvent leurs niveaux d'avant "Brexit" avant de nombreux mois. Et pour cause, la portée de cet événement reste encore difficile à établir. Si au niveau macroéconomique, c’est le Royaume-Uni qui sera le plus pénalisé, l’Union européenne joue son avenir au niveau politique. Les agences de notations ont déjà dégradé la note de la dette anglaise. Une incertitude qui pourrait in fine peser de nouveau sur les marchés financiers.