Mission dopage pour l’innovation française

Pour booster l’innovation et stimuler la croissance, l’Europe met la main à la poche. Le FEI vient de signer un accord avec la Banque populaire pour faciliter les conditions de financements des PME. Trois cents millions d’euros de prêts seront ainsi accordés par la banque sur deux ans. L’établissement de crédit n’en est pas à son coup d’essai. En 2013, il avait déjà débloqué 250 millions d’euros, en partenariat avec le FEI, pour distribuer des prêts dédiés à l’innovation. Ce dernier se porte garant des coûts de défaut à hauteur de 50 %, dans le cadre de l’initiative « EU InnovFin finance for Innovators », soutenu par le programme Horizon 2020 de la Commission européenne. Un avantage qui permet à la banque de retrouver un niveau de risque acceptable, sans lequel elle n’aurait pu accorder de tels crédits, pouvant aller jusqu’à 7,5 millions d’euros. « En France, le capital-risque est l’une des solutions pour financer l’innovation. Cependant, les possibilités de financement du capital immatériel sont limitées. Cet accord permet de disposer de moyens immédiats pour développer des projets nouveaux, sans affaiblir la santé d’une entreprise », précise Christophe Descos, directeur du marché des entreprises et des institutionnels Banque populaire.

Chacun y trouve son compte

Pour les entreprises, l’avantage est double : obtenir un financement qu’elles n’auraient pas pu avoir sans le support du FEI et bénéficier de taux avantageux. « Ces crédits leur permettront de financer le coût de digitalisation des process, de re-engineering ou encore de ressources humaines lié à leur innovation », affirme Christophe Descos. Pour accorder ces crédits, il précise que « le Manuel d’Oslo constitue la base des critères d’éligibilité pour les entreprises qui souhaiteraient bénéficier de notre offre ». Si 40 % des PME sont déjà clients de la Banque populaire, cette opération permet à l’institution de se positionner sur le terrain des innovations. Profitant de dix ans de collaboration avec le FEI, cette alliance lui offre une longueur d’avance pour proposer des offres uniques et novatrices aux entrepreneurs. De son côté, la BEI se réjouit de ce partenariat. Il confirme une volonté de rendre plus simple l’accès au financement. Son plan d’investissement, pour relancer la croissance et l’emploi en Europe, aurait déjà contribué à financer 200 projets à hauteur de soixante-seize milliards d’euros. Mais la route est encore longue, à l’image des 3,59 millions de Français toujours au chômage.   

R. T.