Le chiffre du jour : 9 M€
Le gendarme boursier accuse Virtu, une des sociétés leaders du trading haute fréquence (THF), d’avoir manipulé les actions de vingt-sept groupes du Cac 40 entre le 21 juillet et 2 septembre 2009. Pour ces faits, l’AMF a requis une amende d’au moins cinq millions d’euros. Ce délai très long entre la procédure et les faits s’explique par les difficultés qu’ont les régulateurs à détecter et analyser les opérations issues du THF. Euronext fait aussi parti des accusés. L’AMF lui reproche d’avoir manqué à ses obligations de neutralité. La Bourse aurait ainsi exempté Virtu entre mars 2009 et juin 2010 du ratio d’ordres sur transactions sans avertir les autres acteurs du marché qui devaient eux s’y conformer.
Or, sans cet accord, Virtu n’aurait pas pu déployer sa stratégie basée sur des passages et annulations d’ordres car trop coûteuse. À ce titre, l’AMF réclame à la Bourse quatre millions d’euros. Euronext a aussitôt publié un communiqué de presse pour démentir ces informations tout en indiquant que la décision prise lors de la séance plénière de la commission des sanctions de l'AMF n’avait été formulé à titre indicatif et qu’ « elle ne préjugeait absolument pas de la décision finale ». Si la décision est confirmée, l’amende n’aura qu’un impact limité pour Virtu puisqu’elle ne représente que 3 % de ses bénéfices trimestriels. Au troisième trimestre, la société américaine a enregistré un profit de 138,6 millions de dollars, en hausse de 38 % sur un an.
V. P.