Eric Dejoie (MBO Partenaires) : « La crise a changé beaucoup de repères »
Décideurs. Se voulant totalement indépendante, votre société est détenue à 100 % par son équipe dirigeante. Quels sont les avantages et les inconvénients d’une telle structure capitalistique ?
Eric Dejoie. Je ne vois sincèrement que des avantages. Pour nos clients investisseurs, cette indépendance est la garantie d’avoir une équipe totalement engagée dans son métier d’actionnaire professionnel, exempte de tout conflit d’intérêts et exclusivement concentrée sur la création de valeur de ses participations. Pour les entrepreneurs qui sont nos associés dans les opérations, c’est la garantie d’avoir des interlocuteurs responsables et impliqués, ayant une totale convergence d’intérêts avec eux et tournés entièrement vers le développement de l’entreprise.
Décideurs. Quelle est l’opération dont vous êtes le plus fier ?
E. D. Chacune de nos opérations est unique, revêt la même importance et exige la même attention de notre part. La fierté que peut nous apporter une opération renvoie avant tout à notre appréciation de la valeur ajoutée spécifique que notre association avec un entrepreneur de talent a pu apporter à la trajectoire de l’entreprise et à l’ensemble des parties prenantes.
Décideurs. La crise a-t-elle modifié la perception qu’ont les cadres dirigeants des reprises de sociétés par l’intermédiaire d’un management buy-out ?
E. D. Il est certain que la crise a changé beaucoup de repères et que les seules qualités « classiques » de bon gestionnaire sont devenues insuffisantes pour garantir le succès d’une opération. Les cadres dirigeants ressentent aussi que les clés du succès ont changé. Pour réussir, il faut aujourd’hui non seulement être porteur d’une véritable vision stratégique mais être capable de mettre en œuvre des projets de transformation complexes qui conditionnent la création de valeur même si les risques d’exécution sont élevés.