Le président du directoire de Wendel fait le point sur les évolutions à l'international de la société d'investissement cotée.
Frédéric Lemoine (Wendel) : « Nous n’avons aucun horizon déterminé de durée de détention d’une entre
Décideurs. Vous venez de faire une belle acquisition en Autriche avec Constantia Flexibles. 640 millions d'euros de fonds propres investis, un sacré pari ?
Frédéric Lemoine. C’est en effet une très grosse opération puisque nous mettons en général entre 200 et 500 millions d'euros de fonds propres par investissement. Nous détenons aujourd’hui 73 % du capital de cette magnifique entreprise d’origine autrichienne. Ce chiffre a probablement vocation à évoluer car des minoritaires peuvent se greffer au projet et nous comptons aussi soutenir les prochaines opérations de M&A de la société. Constantia Flexibles est le leader européen du packaging flexible mais elle doit encore se développer aux États-Unis et dans les pays émergents. Une stratégie de build-up est en cours et nous sommes prêts à la soutenir. La fondation H. Turnauer, minoritaire avec 27 % du capital, partage cette vision. L’entreprise est valorisée à 2,3 milliards d'euros pour 256 millions d'euros d’Ebitda en 2014.
Décideurs. Constantia reflète en tout cas votre capacité à travailler à l’international sur de gros actifs. Pour autant, vos bureaux étrangers vous rapportent-ils plus qu’ils ne vous coûtent ?
F. L. Nous sommes très vigilants sur nos coûts et il n’est pas question d’avoir des bureaux partout. En fait les équipes de Wendel travaillent ensemble sur tous les projets : Wendel North America a beaucoup contribué au deal Constantia Flexibles. Le bureau de Singapour aide Mecatherm à se développer en Asie… Être implanté localement nous permet de nous faire connaître et de « percer » certains marchés. Avec notre bureau de Tokyo par exemple, nous nous intéressons à l’industrie japonaise tournée vers l’Asie du Sud-Est. Cela nous permet d’y faire des investissements « laboratoires » : nous avons ainsi pris le contrôle d’une entreprise nippone experte des pompes hydrauliques, à hauteur de 98 % pour 25 millions d'euros.
Décideurs. Vous avez engagé une stratégie d’internationalisation et de diversification, où en êtes-vous ?
F. L. Nous avons annoncé vouloir investir deux milliards d'euros d’ici à 2017 entre l’Europe, l’Amérique du Nord et les pays émergents : ils le sont aux trois quarts. La part consacrée aux pays émergents a été atteinte assez rapidement au travers de nos investissements dans Saham Group et surtout dans IHS. Celle concernant l’Europe l’est désormais avec notre récent investissement dans Constantia Flexibles. Il ne nous reste plus qu’à compléter la partie destinée à l’Amérique du Nord. Sur le papier, il nous reste 500 millions d'euros à investir jusqu’en 2017 mais il serait envisageable d’aller au-delà.
Décideurs. Wendel est une société d’investissement cotée. Est-ce vraiment un atout pour séduire de nouvelles cibles et accompagner vos participations ?
F. L. Oui, précisément car nous sommes un investisseur de long terme. Cela ne fait pas de nous un groupe industriel, ce que nous avons été dans le passé, mais nous n’avons aucun horizon déterminé de durée de détention d’une entreprise. Nous déployons nos propres capitaux. Depuis plus de vingt ans, nous sommes chez Bureau Veritas, et il n’y a aucune raison que ça change tant que les fonds investis continuent de nous rapporter !
Propos recueillis par Firmin Sylla.
Frédéric Lemoine. C’est en effet une très grosse opération puisque nous mettons en général entre 200 et 500 millions d'euros de fonds propres par investissement. Nous détenons aujourd’hui 73 % du capital de cette magnifique entreprise d’origine autrichienne. Ce chiffre a probablement vocation à évoluer car des minoritaires peuvent se greffer au projet et nous comptons aussi soutenir les prochaines opérations de M&A de la société. Constantia Flexibles est le leader européen du packaging flexible mais elle doit encore se développer aux États-Unis et dans les pays émergents. Une stratégie de build-up est en cours et nous sommes prêts à la soutenir. La fondation H. Turnauer, minoritaire avec 27 % du capital, partage cette vision. L’entreprise est valorisée à 2,3 milliards d'euros pour 256 millions d'euros d’Ebitda en 2014.
Décideurs. Constantia reflète en tout cas votre capacité à travailler à l’international sur de gros actifs. Pour autant, vos bureaux étrangers vous rapportent-ils plus qu’ils ne vous coûtent ?
F. L. Nous sommes très vigilants sur nos coûts et il n’est pas question d’avoir des bureaux partout. En fait les équipes de Wendel travaillent ensemble sur tous les projets : Wendel North America a beaucoup contribué au deal Constantia Flexibles. Le bureau de Singapour aide Mecatherm à se développer en Asie… Être implanté localement nous permet de nous faire connaître et de « percer » certains marchés. Avec notre bureau de Tokyo par exemple, nous nous intéressons à l’industrie japonaise tournée vers l’Asie du Sud-Est. Cela nous permet d’y faire des investissements « laboratoires » : nous avons ainsi pris le contrôle d’une entreprise nippone experte des pompes hydrauliques, à hauteur de 98 % pour 25 millions d'euros.
Décideurs. Vous avez engagé une stratégie d’internationalisation et de diversification, où en êtes-vous ?
F. L. Nous avons annoncé vouloir investir deux milliards d'euros d’ici à 2017 entre l’Europe, l’Amérique du Nord et les pays émergents : ils le sont aux trois quarts. La part consacrée aux pays émergents a été atteinte assez rapidement au travers de nos investissements dans Saham Group et surtout dans IHS. Celle concernant l’Europe l’est désormais avec notre récent investissement dans Constantia Flexibles. Il ne nous reste plus qu’à compléter la partie destinée à l’Amérique du Nord. Sur le papier, il nous reste 500 millions d'euros à investir jusqu’en 2017 mais il serait envisageable d’aller au-delà.
Décideurs. Wendel est une société d’investissement cotée. Est-ce vraiment un atout pour séduire de nouvelles cibles et accompagner vos participations ?
F. L. Oui, précisément car nous sommes un investisseur de long terme. Cela ne fait pas de nous un groupe industriel, ce que nous avons été dans le passé, mais nous n’avons aucun horizon déterminé de durée de détention d’une entreprise. Nous déployons nos propres capitaux. Depuis plus de vingt ans, nous sommes chez Bureau Veritas, et il n’y a aucune raison que ça change tant que les fonds investis continuent de nous rapporter !
Propos recueillis par Firmin Sylla.