Un colloque organisé par Skadden a étudié ce phénomène en plein développement.
L’activisme actionnarial se professionnalise
Avec une quinzaine de campagnes depuis 2010, la France est, après le Royaume-Uni, le pays européen où l’activisme actionnarial s’est le plus développé depuis la fin des années 2000. Il concerne désormais tous les secteurs d’activité et toutes les tailles d’entreprises. Avec des cas emblématiques comme ceux de Technicolor sous la pression successive de Third Point et de Vector Capital, de Vivendi avec Vincent Bolloré ou de Safran avec The Children’s Investment Fund (TCI), cette pratique s’est très largement professionnalisée. Le temps consacré par les fonds activistes est de plus en plus important. Ils produisent des études, s'entourent de conseils, s'appuient sur des stratégies complexes de relais d'influence, et pourraient à l’avenir s’allier à des investisseurs ou des sociétés cibles dans le cadre d’opérations de fusions-acquisitions. En Europe, le développement uniforme de l’activisme est encore ralenti par plusieurs éléments parmi lesquells le manque d’homogénéité juridique et réglementaire entre les pays européens, un déficit de transparence en comparaison avec les États-Unis, et la concentration de l’actionnariat ou le rôle parfois prépondérant de l’État, particulièrement en France.
La table ronde animée par Guillaume Maujean (Les Échos) réunissait Louis Barbier (Sodali), Jean-Florent Rérolle (KPMG), Pierre Rodocanachi (Vivendi), Rémy Sautter (PartnerRe, Technicolor), Armand Grumberg (Skadden Paris), Richard Grossman (Skadden New York) et Pascal Bine (Skadden Paris). Rémy Sautter et Pierre Rodocanachi ont fait notamment part de leurs expériences en tant que président et vice-président de sociétés visées par des campagnes. « L’activisme n’est pas une mauvaise chose », a affirmé Rémy Sautter, mais cette pratique en est à ses débuts et ses acteurs ne sont pas encore complétement acculturés, d’où certaines maladresses. « Les fonds activistes agissant en France ont souvent eu du mal à équilibrer critiques en matière de gouvernance et critiques en matière opérationnelle, mais cela peut changer rapidement », a analysé Louis Barbier.
Un conseil pour faire face à l’activisme? Avoir une vision claire pour la société des facteurs de création de valeur à court, moyen et long termes. Un impératif selon les intervenants. Ils ont également fait ressortir l’importance d’être au clair sur les divergences possibles d’intérêts entre actionnaires et conseil d’administration, les premiers cherchant un rendement, les seconds cherchant à satisfaire l’intérêt général des parties prenantes, des stakeholders, au sens large. « Compte tenu d'un taux de succès des campagnes activistes proche de 60%, et de la professionnalisation croissante des fonds activistes, il est capital que les sociétés cotées mettent en place une stratégie axée tant sur l'anticipation que sur le dialogue actif, voire, la défense appropriée », soulignent Armand Grumberg et Pascal Bine.
Jean-Hippolyte Feildel
La table ronde animée par Guillaume Maujean (Les Échos) réunissait Louis Barbier (Sodali), Jean-Florent Rérolle (KPMG), Pierre Rodocanachi (Vivendi), Rémy Sautter (PartnerRe, Technicolor), Armand Grumberg (Skadden Paris), Richard Grossman (Skadden New York) et Pascal Bine (Skadden Paris). Rémy Sautter et Pierre Rodocanachi ont fait notamment part de leurs expériences en tant que président et vice-président de sociétés visées par des campagnes. « L’activisme n’est pas une mauvaise chose », a affirmé Rémy Sautter, mais cette pratique en est à ses débuts et ses acteurs ne sont pas encore complétement acculturés, d’où certaines maladresses. « Les fonds activistes agissant en France ont souvent eu du mal à équilibrer critiques en matière de gouvernance et critiques en matière opérationnelle, mais cela peut changer rapidement », a analysé Louis Barbier.
Un conseil pour faire face à l’activisme? Avoir une vision claire pour la société des facteurs de création de valeur à court, moyen et long termes. Un impératif selon les intervenants. Ils ont également fait ressortir l’importance d’être au clair sur les divergences possibles d’intérêts entre actionnaires et conseil d’administration, les premiers cherchant un rendement, les seconds cherchant à satisfaire l’intérêt général des parties prenantes, des stakeholders, au sens large. « Compte tenu d'un taux de succès des campagnes activistes proche de 60%, et de la professionnalisation croissante des fonds activistes, il est capital que les sociétés cotées mettent en place une stratégie axée tant sur l'anticipation que sur le dialogue actif, voire, la défense appropriée », soulignent Armand Grumberg et Pascal Bine.
Jean-Hippolyte Feildel