« Nous souhaitons multiplier par deux les capitaux levés d’ici trois ans. »
Entretien avec Roland Bellegarde, vice-président exécutif, NYSE Euronext
Décideurs. Quelle a été la réflexion à l’origine de la Bourse des PME ?
Roland Bellegarde. Cette idée de faciliter davantage le financement des entreprises par le marché existait depuis plusieurs années et, d’une certaine manière, la crise et les difficultés de financement vécues par les PME-ETI ont accéléré la concrétisation de nos ambitions. Avec la crise, nous nous sommes rendu compte que les sociétés qui avaient le plus besoin d’aller en Bourse étaient les PME-ETI, les entreprises de taille plus importante ayant tout à fait les moyens de se financer dans des marchés globalisés. L’insuffisance de PME-ETI cotées n’était pas vraiment significative lorsque tout allait bien, d’autant plus que les belles PME-ETI sont souvent plus résilientes que les grands groupes.
Après avoir consulté avec intérêt les rapports de l’Institut Montaigne, de Thierry Giami et de Gérard Rameix, nous avons mandaté fin 2011 un comité d’orientation stratégique (COS) indépendant pour étudier ce marché. Piloté par Fabrice Demarigny, qui avait déjà œuvré à la préparation du « Small Business Act » de la Commission européenne, le COS avait pour objectif d’analyser l’écosystème des financements des PME-ETI par un vrai travail de fond. Mené conjointement par les membres du comité consultatif et nos équipes belges, françaises, néerlandaises et portugaises, ce rapport a été publié en septembre 2012.
Décideurs. Comment s’assurer de la viabilité du projet lorsque les précédents n’ont pas été vraiment couronnés de succès ?
R.B. La rentabilité de notre projet ne tiendrait pas la route s’il était mené dans un seul pays. Nous avons donc pris la décision de lancer une Bourse européenne dédiée spécifiquement aux PME-ETI, constituée d’une filiale nouvelle, et dotée d’un marché potentiel suffisamment important pour atteindre une taille critique en termes de profondeur de marché et de liquidité.
Pour lancer cette Bourse, nous avons aussi besoin d’un environnement réglementaire plus favorable car les PME-ETI ne peuvent absorber les mêmes contraintes qu’une multinationale. Nous avons commencé à travailler avec l’AMF pour assouplir les devoirs des petites et moyennes sociétés cotées. Enfin, nous avons entrepris de convaincre nos partenaires commerciaux de consentir à des réductions de prix. Tout cela contribue à améliorer les chances de succès du projet !
Décideurs. Quels sont les prochains enjeux pour la Bourse des PME ?
R. B. Nous souhaitons multiplier par deux les capitaux levés d’ici trois ans et par trois les nouvelles cotations sur la même période. Tous les acteurs de l’écosystème doivent conjuguer leurs efforts pour concrétiser cette ambition, notamment en région. Les acteurs de terrain (banques, CDC, NYSE Euronext, associations…) doivent accompagner les entreprises d’une même voix, en articulant les différents volets de financement (bancaire, obligataire, entrée en Bourse, private equity, ….), sans les opposer.
Notre initiative récente, l’Initial Bond Offering (IBO), fait figure de test. C’est un moyen de voir si tout le monde joue le jeu même si les rémunérations ne sont pas aussi intéressantes au début. Nous commençons par des petits montants pour tester la mécanique et le degré d’implication de chacun des acteurs. Cela va nous permettre d’assurer la structure et si tout se passe bien, nous aurons des émissions plus nombreuses au deuxième semestre 2013.
Roland Bellegarde. Cette idée de faciliter davantage le financement des entreprises par le marché existait depuis plusieurs années et, d’une certaine manière, la crise et les difficultés de financement vécues par les PME-ETI ont accéléré la concrétisation de nos ambitions. Avec la crise, nous nous sommes rendu compte que les sociétés qui avaient le plus besoin d’aller en Bourse étaient les PME-ETI, les entreprises de taille plus importante ayant tout à fait les moyens de se financer dans des marchés globalisés. L’insuffisance de PME-ETI cotées n’était pas vraiment significative lorsque tout allait bien, d’autant plus que les belles PME-ETI sont souvent plus résilientes que les grands groupes.
Après avoir consulté avec intérêt les rapports de l’Institut Montaigne, de Thierry Giami et de Gérard Rameix, nous avons mandaté fin 2011 un comité d’orientation stratégique (COS) indépendant pour étudier ce marché. Piloté par Fabrice Demarigny, qui avait déjà œuvré à la préparation du « Small Business Act » de la Commission européenne, le COS avait pour objectif d’analyser l’écosystème des financements des PME-ETI par un vrai travail de fond. Mené conjointement par les membres du comité consultatif et nos équipes belges, françaises, néerlandaises et portugaises, ce rapport a été publié en septembre 2012.
Décideurs. Comment s’assurer de la viabilité du projet lorsque les précédents n’ont pas été vraiment couronnés de succès ?
R.B. La rentabilité de notre projet ne tiendrait pas la route s’il était mené dans un seul pays. Nous avons donc pris la décision de lancer une Bourse européenne dédiée spécifiquement aux PME-ETI, constituée d’une filiale nouvelle, et dotée d’un marché potentiel suffisamment important pour atteindre une taille critique en termes de profondeur de marché et de liquidité.
Pour lancer cette Bourse, nous avons aussi besoin d’un environnement réglementaire plus favorable car les PME-ETI ne peuvent absorber les mêmes contraintes qu’une multinationale. Nous avons commencé à travailler avec l’AMF pour assouplir les devoirs des petites et moyennes sociétés cotées. Enfin, nous avons entrepris de convaincre nos partenaires commerciaux de consentir à des réductions de prix. Tout cela contribue à améliorer les chances de succès du projet !
Décideurs. Quels sont les prochains enjeux pour la Bourse des PME ?
R. B. Nous souhaitons multiplier par deux les capitaux levés d’ici trois ans et par trois les nouvelles cotations sur la même période. Tous les acteurs de l’écosystème doivent conjuguer leurs efforts pour concrétiser cette ambition, notamment en région. Les acteurs de terrain (banques, CDC, NYSE Euronext, associations…) doivent accompagner les entreprises d’une même voix, en articulant les différents volets de financement (bancaire, obligataire, entrée en Bourse, private equity, ….), sans les opposer.
Notre initiative récente, l’Initial Bond Offering (IBO), fait figure de test. C’est un moyen de voir si tout le monde joue le jeu même si les rémunérations ne sont pas aussi intéressantes au début. Nous commençons par des petits montants pour tester la mécanique et le degré d’implication de chacun des acteurs. Cela va nous permettre d’assurer la structure et si tout se passe bien, nous aurons des émissions plus nombreuses au deuxième semestre 2013.