La finance responsable, rêve ou réalité ?
S’il est vrai qu’en finance le risque zéro n’existe pas et que le seul moyen de s’en accommoder est de le transférer ou de le diluer au mieux, « la finance n’est pourtant pas à l’origine de tous les maux », explique Éric Delannoy, vice-président de la commission Finance responsable et de l’entreprise Weave. Mais quelle est donc l’origine des maux de l’économie française ? Certains pointent du doigt les pays émergents et la forte pression concurrentielle qui pèse sur les pays occidentaux quand d’autres mettent en cause le manque de soutien des autorités publiques, notamment envers la place financière de Paris. Sur les remèdes à prodiguer, la commission en appelle à une meilleure gestion du risque, la limitation de son emprise systémique, une régulation plus efficace, une confiance dans les forces du marché et un sursaut de la responsabilité individuelle.
Réhabiliter le risque
« Réhabiliter le risque », comme le laisse entendre le vice-président Éric Delannoy, est un postulat osé au regard des récentes crises qui ont secoué le petit milieu de la finance. Pourtant, il semble que le risque dans ce secteur soit un facteur inévitable de croissance et d’innovation. Compte tenu de l’impossibilité d’échapper à ce dernier, l’idée est alors de mieux l’identifier en amont et de mieux le cerner en aval. La responsabilité pèserait donc sur les autorités nationales et européennes de régulation qui auraient pour mission d’écarter toute éventualité de risque systémique. La commission admet d’ailleurs que le rôle des régulateurs est crucial et qu’en ce sens, les mesures récentes de régulation financière « ont énormément amélioré la gestion des risques ». Selon Éric Delannoy, il reste pourtant une cohérence internationale à définir en matière de régulation, comme l’atteste « la trentaine de points divergents entre Emir et la réglementation américaine applicable aux produits dérivés ».
La méthode Croissance responsable
Faire de la pédagogie sur l’économie de marché auprès du grand public semble être l’un des remèdes expérimentés par la Fondation Croissance responsable. À grands coups de formations « professeurs en entreprise », l’institution a pour ambition de restaurer le lien entre le monde enseignant et celui de l’entrepreneuriat. « Notre approche doit être une approche de long terme, soit la conjonction des intérêts de tous les acteurs : entreprises, banques et investisseurs d’une manière générale », tel est l’esprit de la commission résumé par Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace et hôte de cette matinée.
FS