Les LPs soufflent le chaud et le froid
Depuis le second semestre 2008, les fonds ont de plus en plus de mal à lever de nouveaux véhicules. Sur un an, les levées de fonds ont baissé de 60 %. Un record. Il faut dire qu’avec la crise, les investisseurs se font rares. Et les baromètres réalisés au premier semestre 2009 sont pessimistes quant à une reprise rapide.
Les institutionnels viendront-ils à la rescousse du capital investissement ? La réponse est mitigée. Seuls 20 % des investisseurs prévoient de réduire l’allocation de leur portefeuille dans le private equity. C’est tout de même près de 5 fois plus que l’année dernière. Pour le moment, ils préfèrent jouer l’attentisme. Ainsi, contrairement, à ce que de nombreux fonds craignaient, il n’y a pas eu de retrait massif.
En revanche, le critère de sélection des LPs a fortement changé. Ils sont devenus beaucoup plus sévères. Finis les prises de risque et les effets de levier de plus de 50 %. Désormais, l’heure est à la prudence. Ils se concentrent sur un nombre restreint de fonds et sur des secteurs porteurs. Les fonds des pays en développement profitent pleinement de cette tendance.
Mais, si la situation perdure, les LPs pourraient bien aller voir ailleurs. La reprise, plus rapide, des marchés boursiers pourrait faire du mal au secteur du non-coté. Les fonds craignent un désengagement de leurs investisseurs institutionnels traditionnels. Les critiques fusent. Les fonds estiment que les LPs profitent de leur position de force pour imposer leurs volontés.
La relation GP-LP : le cœur du private equity
Face à ces attaques, les LPs se défendent. Selon eux, ils ne font aucune pression sur les GPs en matière de stratégie d’investissement. Ils se contentent d’exprimer leur opinion. Mais dans un tel contexte, l’oreille des GPs est plus ouverte qu’auparavant. Leur influence est grandissante. Les fonds sont contraints de se plier en quatre pour les séduire.
Quelles sont les attentes des LPs ? Selon le baromètre édité par Coller Capital, 65 % des LPs européens estiment que les GP’s doivent améliorer leur management de la transparence et leur gestion du risque. Avec des effets de levier limités au maximum, les investisseurs attendent une rentabilité économique du projet encore supérieure au passé. Or, avec la crise, la tâche n’est pas aisée.
Se rejeter la faute l’un sur l’autre ne sert à rien. Au contraire, en période difficile, la solidarité est nécessaire. D’autant plus qu’une bonne relation entre les GPs et LPs est indispensable au bon fonctionnement du capital investissement. Les LPs ne doivent pas oublier que le non-coté peut les aider à résoudre la crise de liquidité qu’ils traversent. Le recours plus massif au marché secondaire est un moyen de relancer un secteur en manque de confiance.