Rien ne semble pouvoir arrêter la « robolution ». À quand la fusion entre le robot et l’homme ?
En deux ans, Google a acheté pas moins de huit sociétés de robotique. Des acquisitions stratégiques qui lui permettent déjà de contrôler toutes les facettes de la production, parmi celles-ci : Bot & Dolly pour le contrôle algorithmique, Meka Robotics pour les bras articulés, Holomni pour les systèmes de locomotion et Deepmind pour l’intelligence artificielle. À la tête de ce nouveau département, Andy Rubin, le père d’Android – le plus grand succès du géant américain de ces dernières années – a pour ambition de faire sortir les robots des usines pour les faire rentrer dans nos vies quotidiennes. Aide à la personne, transport, services aux entreprises… tous les secteurs seront concernés. Les perspectives de croissance sont astronomiques : d’après le Boston Consulting Group, l’achat mondial de robots devait atteindre 67?milliards de dollars en 2025, contre seulement quinze milliards de dollars en 2010.

Plus performant, plus intelligent

Le robot du futur sera une version améliorée de l’homme : plus performant et plus intelligent. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la robotique ne se limite pas à de la mécanique. Bien au contraire, le nerf de la guerre se trouve dans le software. L’intelligence artificielle est l’élément clé dans le développement des robots. Ils savent produire, nettoyer ou conduire, demain ils sauront réfléchir et créer. Certains métiers intellectuels commencent déjà à être automatisés. Aux États-Unis, les articles de sport et financiers, qui nécessitent le traitement de données, sont déjà écrits par des logiciels robots. Quant au système Watson d’IBM, il peut établir des diagnostics en cancérologie plus précis que ceux des docteurs.

800 $ : ce que rapportera chaque dollar dépensé pour cartographier le cerveau humain.

Selon l’institut Gartner, un emploi sur trois sera remplacé par des robots ou des logiciels d’ici à 2025. Bienvenue dans l’ère des «?smart machines?» où certains robots peuvent déjà apprendre de leurs erreurs. «?Les nouvelles technologies vont radicalement bouleverser nos modèles sociaux?», prévient Dominique Nora, grand reporter à L’Obs et auteure du livre Lettres à mes parents sur le monde de demain. «?La destruction créatrice chère à Schumpeter risque de ne pas suffire à compenser les effets de cette révolution sur l’emploi. Certains, même aux États-Unis, parlent déjà de la nécessaire mise en place d’un salaire minimum universel.?»

Prendre en main son évolution

Pour certains, ce n’est qu’une première étape. Ray Kurzweil, informaticien spécialiste de l’intelligence artificielle recruté par Google en 2012, est convaincu que les robots seront un jour plus intelligents que les humains. À tel point que toutes les innovations technologiques ne seront plus le fruit des humains. C’est ce qu’il appelle la «?singularité technologique?». Selon lui, ce seuil sera franchi dès 2025.

Mais si Google investit massivement dans la robotique et la santé, c’est aussi parce que les deux fondateurs sont convaincus que l’homme prendra en main son évolution. Des prothèses permettent à des handicapés d’être plus forts que des êtres humains en pleine possession de leurs moyens, pourquoi ne pas en équiper ceux qui le souhaitent ? Un robot peut être plus intelligent que moi, pourquoi ne pas connecter une puce à mon cerveau pour décupler mes capacités mentales ? En 2050, le transhumanisme sera à portée de main.

V.P.

Le point de vue de Gaël Langevin, fondateur Inmoov.

Cet article fait partie du dossier "Comment vivra-t-on en 2050". Poursuivre avec l'article "Repousser les limites de la vie".

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