Nicolas Bouzou, économiste, revient sur le pacte de responsabilité et esquisse quelques pistes de réductions de charges pour les entreprises.
Nicolas Bouzou : « La piste de la TVA sociale doit demeurer exclue »
Décideurs. Que pensez-vous du pacte de responsabilité ?
Nicolas Bouzou, économiste, Astérès. C’est un renversement de la politique conduite depuis deux ans. La France a compris qu’il y avait un mouvement de croissance dans le monde et va prendre des mesures pour favoriser la compétitivité des entreprises françaises. Cela passe par une simplification des procédures et une baisse des charges qui pèsent sur les entreprises en réduisant la dépense publique. Les partenaires sociaux sont actuellement en train d’échanger sur ce sujet, ce qui devrait permettre d’inscrire les réformes de manière pérenne. Attention toutefois à ce que les négociations ne s’éternisent pas et que le résultat soit « mi-figue mi-raisin ».
Décideurs. Où baisser les charges ?
N. B. Sur les salaires avant tout. La France se distingue des autres pays de l’OCDE par la différence entre le salaire net et le salaire « super brut », c’est-à-dire le salaire net additionné des charges salariales et patronales. Toutes les études montrent qu’une baisse du coût du travail est source de création d’emplois. L’impôt sur les sociétés, lui, affiche un taux facial élevé, mais en pratique beaucoup d’entreprises bénéficient de dégrèvement ou réduction. Il manque de lisibilité. Le fait que le Gouvernement souhaite baisser le taux et élargir la base me semble une bonne chose. Quant à la piste de la TVA sociale, elle doit demeurer exclue du fait d’une pression fiscale sur les ménages très élevée. La baisse des charges ne pourra donc être compensée que par une baisse de la dépense publique.
Décideurs. Peut-on chiffrer le montant nécessaire de cette baisse de charges pour les entreprises ?
N. B. Il faut faire la distinction entre ce qui est nécessaire et ce qui est possible. Les ordres de grandeur annoncés actuellement ne sont pas assez ambitieux, même si nous sommes tout à fait conscients que l’effort attendu – une réduction des dépenses de cinquante milliards d’euros d’ici à la fin du quinquennat – est sans précédent. Les mesures de simplification doivent également être encouragées.
Retrouvez la suite de cet entretien dans l’édition 2014 du supplément Stratégie – réorganisation & restructuration du magazine décideurs.
Nicolas Bouzou, économiste, Astérès. C’est un renversement de la politique conduite depuis deux ans. La France a compris qu’il y avait un mouvement de croissance dans le monde et va prendre des mesures pour favoriser la compétitivité des entreprises françaises. Cela passe par une simplification des procédures et une baisse des charges qui pèsent sur les entreprises en réduisant la dépense publique. Les partenaires sociaux sont actuellement en train d’échanger sur ce sujet, ce qui devrait permettre d’inscrire les réformes de manière pérenne. Attention toutefois à ce que les négociations ne s’éternisent pas et que le résultat soit « mi-figue mi-raisin ».
Décideurs. Où baisser les charges ?
N. B. Sur les salaires avant tout. La France se distingue des autres pays de l’OCDE par la différence entre le salaire net et le salaire « super brut », c’est-à-dire le salaire net additionné des charges salariales et patronales. Toutes les études montrent qu’une baisse du coût du travail est source de création d’emplois. L’impôt sur les sociétés, lui, affiche un taux facial élevé, mais en pratique beaucoup d’entreprises bénéficient de dégrèvement ou réduction. Il manque de lisibilité. Le fait que le Gouvernement souhaite baisser le taux et élargir la base me semble une bonne chose. Quant à la piste de la TVA sociale, elle doit demeurer exclue du fait d’une pression fiscale sur les ménages très élevée. La baisse des charges ne pourra donc être compensée que par une baisse de la dépense publique.
Décideurs. Peut-on chiffrer le montant nécessaire de cette baisse de charges pour les entreprises ?
N. B. Il faut faire la distinction entre ce qui est nécessaire et ce qui est possible. Les ordres de grandeur annoncés actuellement ne sont pas assez ambitieux, même si nous sommes tout à fait conscients que l’effort attendu – une réduction des dépenses de cinquante milliards d’euros d’ici à la fin du quinquennat – est sans précédent. Les mesures de simplification doivent également être encouragées.
Retrouvez la suite de cet entretien dans l’édition 2014 du supplément Stratégie – réorganisation & restructuration du magazine décideurs.