Dossier : comment vivra-t-on en 2050 ?
7h38. Gabriel est réveillé par une musique douce. Les nanocapteurs intégrés dans son pyjama ont indiqué au système de la maison qu’il avait mal dormi. Après trois minutes à traîner dans le lit, un robot humanoïde frappe à la porte : «?Gabriel, je t’ai réveillé une demi-heure plus tôt. Il a neigé cette nuit. Il va falloir prendre un itinéraire plus long.?» En ouvrant le frigo, une voix le prévient : «?Tu seras bientôt à court d’insectes et de légumes. Est-ce que j’en achète ??» «?Oui. 500 grammes de larves, trois tomates et un concombre.?» Sa commande sera livrée le soir même par un drone. Pendant qu’il prend son petit déjeuner, Gabriel regarde son journal personnalisé présenté par un robot. Sur le trajet, il profite de sa voiture autonome pour préparer sa réunion professionnelle.
Le meilleur moyen de prédire l’avenir, c’est de l’inventer
Vous pensez que tout cela relève de la science-fiction ? Pourtant, toutes ces technologies sont déjà en cours de développement. Certaines, comme la voiture autonome ou le drone sont même déjà opérationnelles. Seuls des problèmes de réglementation empêchent ces innovations de révolutionner nos quotidiens. Mais pour combien de temps ? Les progrès technologiques n’ont jamais été aussi rapides. La fameuse loi de Moore, qui affirmait dès 1965 que le nombre de transistors par circuit de même taille allait doubler, à prix constant, tous les dix-huit mois, semble s’appliquer à tous les secteurs : santé, robotique ou intelligence artificielle. Le rythme du progrès est devenu exponentiel.
Une avancée si rapide que les États sont dépassés. Aucun n’a encore légiféré sur les modifications génomiques ou sur les nouveaux modes d’utilisation des big data. «?Si les potentiels d’amélioration sont immenses, il ne faut pas négliger les risques de dérives sécuritaires, eugéniste ou transhumaniste : imaginez des pouvoirs non démocratiques avec tous ces outils entre les mains…?», met en garde Dominique Nora, grand reporter à L’Obs et auteur de Lettres à mes parents sur le monde de demain (Grasset, 17,50 €).
Les grands groupes américains ont bien compris le potentiel de croissance de ces nouvelles technologies et investissent massivement. Certains riches entrepreneurs rêvent même d’un monde sans État. La fondation Seasteading, qui a déjà levé près de deux millions de dollars auprès de grosses fortunes américaines, ambitionne de créer une ville flottante où aucune autorité ne prévaudrait. Et la Silicon Valley en est en convaincue : tous les grands problèmes de l’humanité pourront être résolus (mortalité, famine, pauvreté…). Dans cette course au rêve, c’est Google qui mène la danse, déploie le plus de moyens et construit la stratégie la plus globale. Le groupe a déjà investi dans une trentaine de start-up spécialisées dans la robotique, l’intelligence artificielle, les biotechnologies ou le décryptage du génome. Son objectif ultime : le transhumanisme. Google l’a bien compris, le meilleur moyen de prédire l’avenir c’est de l’inventer. Et ce ne sont pas les États qui pourront l’en empêcher.
V.P.
Robotique : L’homme amélioré
Entretien avec Gaël Langevin (InMoov) : « Il n’y aura plus de frontière entre l’humain et le robot »
Santé : Repousser les limites de la vie
Entretien Christian Joachim (CNRS) : « Des nanorobots moléculaires capables de réparer une séquence d’ADN »
Médias : Dans la matrice
Entretien avec Leendert de Voogd (Vigiglobe) : « Du sur-mesure… et de l’aléatoire ! »
Automobile : Bien chez soi, bien partout
Entretien avec John B. Rodgers Jr (Local Motors) : « Le digital bouleverse aussi la manière de construire l’automobile »
Urbanisme : Greenpolis
Entretien André Santini (député-maire d’Issy-les-Moulineaux) : « Les citoyens auront rejeté la ville des algorithmes »
Habitat : Sésame, ouvre-toi
Entretien avec Benjamin Ulrich (Intent Technologies) : « La vraie révolution du logement est celle de la mutualisation des données »
Alimentation : Dans votre assiette
Entretien avec Pierre Weill et Charles Kloboukoff (Léa Nature) : « Les aliments de substitution arrivent »
Audio : Objets soniques non identifiés
Entretien avec Quentin Sannié (Devialet) : « Ce qui a de la puissance émotionnelle a vocation à durer »
Le meilleur moyen de prédire l’avenir, c’est de l’inventer
Vous pensez que tout cela relève de la science-fiction ? Pourtant, toutes ces technologies sont déjà en cours de développement. Certaines, comme la voiture autonome ou le drone sont même déjà opérationnelles. Seuls des problèmes de réglementation empêchent ces innovations de révolutionner nos quotidiens. Mais pour combien de temps ? Les progrès technologiques n’ont jamais été aussi rapides. La fameuse loi de Moore, qui affirmait dès 1965 que le nombre de transistors par circuit de même taille allait doubler, à prix constant, tous les dix-huit mois, semble s’appliquer à tous les secteurs : santé, robotique ou intelligence artificielle. Le rythme du progrès est devenu exponentiel.
Une avancée si rapide que les États sont dépassés. Aucun n’a encore légiféré sur les modifications génomiques ou sur les nouveaux modes d’utilisation des big data. «?Si les potentiels d’amélioration sont immenses, il ne faut pas négliger les risques de dérives sécuritaires, eugéniste ou transhumaniste : imaginez des pouvoirs non démocratiques avec tous ces outils entre les mains…?», met en garde Dominique Nora, grand reporter à L’Obs et auteur de Lettres à mes parents sur le monde de demain (Grasset, 17,50 €).
Les grands groupes américains ont bien compris le potentiel de croissance de ces nouvelles technologies et investissent massivement. Certains riches entrepreneurs rêvent même d’un monde sans État. La fondation Seasteading, qui a déjà levé près de deux millions de dollars auprès de grosses fortunes américaines, ambitionne de créer une ville flottante où aucune autorité ne prévaudrait. Et la Silicon Valley en est en convaincue : tous les grands problèmes de l’humanité pourront être résolus (mortalité, famine, pauvreté…). Dans cette course au rêve, c’est Google qui mène la danse, déploie le plus de moyens et construit la stratégie la plus globale. Le groupe a déjà investi dans une trentaine de start-up spécialisées dans la robotique, l’intelligence artificielle, les biotechnologies ou le décryptage du génome. Son objectif ultime : le transhumanisme. Google l’a bien compris, le meilleur moyen de prédire l’avenir c’est de l’inventer. Et ce ne sont pas les États qui pourront l’en empêcher.
V.P.
Robotique : L’homme amélioré
Entretien avec Gaël Langevin (InMoov) : « Il n’y aura plus de frontière entre l’humain et le robot »
Santé : Repousser les limites de la vie
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Médias : Dans la matrice
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