Entretien avec Jacques Chatain, general partner, Auriga Partners et Philippe Granger, partner, information technology, Auriga Partners
« Les américains n’ont plus peur d’investir dans les high-tech européennes »
Décideurs. L’industrie française du logiciel a-t-elle les atouts pour séduire les investisseurs étrangers ?
Jacques Chatain. Globalement, la France est une terre d’accueil et d’éclosion pour les entreprises de nouvelles technologies. Pour cela, nous avons un vivier de jeunes ingénieurs de très haut niveau, capables de créer des start-up pouvant attiser les convoitises des grands groupes internationaux. Les pouvoirs publics l’ont bien compris et ont mis en place ces dernières années de nombreux outils pour soutenir l’industrie française des technologies. Le statut de « jeune entreprise innovante » - dont l’impact social et fiscal est très positif – et le crédit d’impôt recherche sont l’incarnation de cette politique volontariste conduite par nos dirigeants. Citons également, la mise en place du Fonds national d’amorçage qui porte depuis 2011 le développement des jeunes entreprises dans les secteurs technologiques.
Philippe Granger. De nombreuses entreprises innovantes et créatrices d’emploi ont vu le jour au cours des dernières années grâce à la bonne circulation des ressources financières. Le territoire entrepreneurial français est mieux irrigué. En tant que capital-risqueurs, nous faisons partie intégrante de cet écosystème vertueux, qui soutient l’innovation et le savoir-faire industriels français au-delà de nos frontières.
Décideurs. En juillet dernier, vous avez réalisé l’une des opérations les plus significatives de cette décennie en capital-risque en France. Pourquoi avoir parié sur Neolane ?
P. G. Plusieurs raisons nous ont poussés à miser sur cette jeune start-up créée sept mois auparavant par quatre Français (Stéphane Dehoche, Stéphane Dietrich, Thomas Boudalier et Benoît Gourdon). Tout d’abord, l’environnement de marché était très favorable. En 2002, le secteur de la gestion du marketing d’entreprise envoie, en effet, des signaux de croissance intéressants. À cette époque, les équipes de Neolane dominent déjà le marché grâce à une technologie et un savoir-faire prometteurs. En tant que spécialiste du secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication, c’est tout naturellement que nous avons réalisé le premier tour de financement à hauteur de 1,4 million d’euros aux côtés des fondateurs et du business angel Gilles Quéru. La start-up affichait alors un chiffre d’affaires inférieur à 100 000 euros et comptait une dizaine de salariés. Au moment du rachat par Adobe en 2013, Neolane totalisait plus de cinquante millions d’euros de chiffres d’affaires et employait 350 salariés dans le cadre d’un développement tourné vers l’international.
Décideurs. La petite start-up devenue grande a été valorisée à dix fois son chiffre d’affaires. C’est la plus importante plus-value de votre histoire…
J. C. Il y a, au-delà de ce succès financier, le symbole d’une réussite entrepreneuriale française. Neolane confirme que l’innovation de qualité est présente en France et plus largement en Europe. En tant qu’investisseurs, c’est notre rôle de favoriser l’éclosion de ces jeunes pousses, qui une fois devenues grandes, sont créatrices d’emplois et concourent au rayonnement technologique français.
Décideurs. Comment se porte le marché du venture dans le secteur des nouvelles technologies ?
J. C. Les grands groupes américains n’ont plus peur d’investir dans les entreprises de technologie en Europe. C’est une excellente nouvelle pour notre industrie ! Cinq ans après le début de la crise financière, les marchés boursiers valorisent mieux les entreprises spécialisées en hautes technologies et plus particulièrement celles évoluant dans les domaines de l’Internet, des réseaux sociaux et des logiciels qui permettent d’atteindre des niveaux de valorisation élevés avec un risque maîtrisé.
P. G. Notre solide ancrage sectoriel nous permet d’identifier plus rapidement les entreprises qui proposent des technologies innovantes dotées d’un fort potentiel de développement, notamment à l’international. Ces dernières années, nos investissements en BtoB dans les domaines de l’Internet et du logiciel ont été couronnés de succès, témoignant du dynamisme du marché et de notre capacité à accompagner les entreprises dans leur développement. À moyen terme, nous allons continuer sur cette lancée et multiplier les opérations dans le secteur des logiciels qui a de beaux jours devant lui.
Jacques Chatain. Globalement, la France est une terre d’accueil et d’éclosion pour les entreprises de nouvelles technologies. Pour cela, nous avons un vivier de jeunes ingénieurs de très haut niveau, capables de créer des start-up pouvant attiser les convoitises des grands groupes internationaux. Les pouvoirs publics l’ont bien compris et ont mis en place ces dernières années de nombreux outils pour soutenir l’industrie française des technologies. Le statut de « jeune entreprise innovante » - dont l’impact social et fiscal est très positif – et le crédit d’impôt recherche sont l’incarnation de cette politique volontariste conduite par nos dirigeants. Citons également, la mise en place du Fonds national d’amorçage qui porte depuis 2011 le développement des jeunes entreprises dans les secteurs technologiques.
Philippe Granger. De nombreuses entreprises innovantes et créatrices d’emploi ont vu le jour au cours des dernières années grâce à la bonne circulation des ressources financières. Le territoire entrepreneurial français est mieux irrigué. En tant que capital-risqueurs, nous faisons partie intégrante de cet écosystème vertueux, qui soutient l’innovation et le savoir-faire industriels français au-delà de nos frontières.
Décideurs. En juillet dernier, vous avez réalisé l’une des opérations les plus significatives de cette décennie en capital-risque en France. Pourquoi avoir parié sur Neolane ?
P. G. Plusieurs raisons nous ont poussés à miser sur cette jeune start-up créée sept mois auparavant par quatre Français (Stéphane Dehoche, Stéphane Dietrich, Thomas Boudalier et Benoît Gourdon). Tout d’abord, l’environnement de marché était très favorable. En 2002, le secteur de la gestion du marketing d’entreprise envoie, en effet, des signaux de croissance intéressants. À cette époque, les équipes de Neolane dominent déjà le marché grâce à une technologie et un savoir-faire prometteurs. En tant que spécialiste du secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication, c’est tout naturellement que nous avons réalisé le premier tour de financement à hauteur de 1,4 million d’euros aux côtés des fondateurs et du business angel Gilles Quéru. La start-up affichait alors un chiffre d’affaires inférieur à 100 000 euros et comptait une dizaine de salariés. Au moment du rachat par Adobe en 2013, Neolane totalisait plus de cinquante millions d’euros de chiffres d’affaires et employait 350 salariés dans le cadre d’un développement tourné vers l’international.
Décideurs. La petite start-up devenue grande a été valorisée à dix fois son chiffre d’affaires. C’est la plus importante plus-value de votre histoire…
J. C. Il y a, au-delà de ce succès financier, le symbole d’une réussite entrepreneuriale française. Neolane confirme que l’innovation de qualité est présente en France et plus largement en Europe. En tant qu’investisseurs, c’est notre rôle de favoriser l’éclosion de ces jeunes pousses, qui une fois devenues grandes, sont créatrices d’emplois et concourent au rayonnement technologique français.
Décideurs. Comment se porte le marché du venture dans le secteur des nouvelles technologies ?
J. C. Les grands groupes américains n’ont plus peur d’investir dans les entreprises de technologie en Europe. C’est une excellente nouvelle pour notre industrie ! Cinq ans après le début de la crise financière, les marchés boursiers valorisent mieux les entreprises spécialisées en hautes technologies et plus particulièrement celles évoluant dans les domaines de l’Internet, des réseaux sociaux et des logiciels qui permettent d’atteindre des niveaux de valorisation élevés avec un risque maîtrisé.
P. G. Notre solide ancrage sectoriel nous permet d’identifier plus rapidement les entreprises qui proposent des technologies innovantes dotées d’un fort potentiel de développement, notamment à l’international. Ces dernières années, nos investissements en BtoB dans les domaines de l’Internet et du logiciel ont été couronnés de succès, témoignant du dynamisme du marché et de notre capacité à accompagner les entreprises dans leur développement. À moyen terme, nous allons continuer sur cette lancée et multiplier les opérations dans le secteur des logiciels qui a de beaux jours devant lui.