"Les montants échangés sur le marché obligataire européen de Nyse Euronext ont progressé de 41 % en 2012"
Entretien avec Nathalie Masset, directeur des marchés obligataires européens, Nyse Euronext
Décideurs. Comment voyez-vous l’évolution du marché de la dette ?
Nathalie Masset. Notre marché obligataire réglementé est en forte croissance. Depuis deux ans, nous enregistrons une hausse des montants échangés qui a atteint 41 % en 2012. Sur le primaire, nous avons accueilli de nouveaux émetteurs. Cependant, les marchés de la dette restent locaux comparés aux marchés actions. L’autre élément important est que la croissance de ce marché est principalement portée par les particuliers qui ont un regain d’intérêt très net à l’égard de l’obligataire corporate. La demande s’organise au travers des banques privées et des e-brokers qui centralisent les ordres des particuliers dont la taille moyenne est de 18 000 euros (certains ordres sont agrégés d’où cette moyenne). Nous essayons de favoriser l’émergence de cette nouvelle catégorie d’acteurs grâce à des campagnes d’information et la diffusion de supports pédagogiques qui leur permettent d’avoir une meilleure connaissance et compréhension du marché.
Décideurs. En 2011, vous avez lancé la plate-forme BondMatch…
N. M. Il s’agit concrètement d’un système multilatéral de négociation (MTF) qui permet aux investisseurs professionnels de négocier des obligations corporate, financières et foncières libellées en euros, grâce à un carnet d’ordres transparent qui recueille exclusivement les ordres fermes. Nyse BondMatch a été formalisé par le Comité Cassiopée – qui regroupe les principaux acteurs européens du marché obligataire, qui va des courtiers aux banquiers en passant par les caisses de retraite et fonds de pension – pour répondre au besoin qu’exprimaient les acteurs du buy-side, les émetteurs et les autres professionnels européens des marchés obligataires corporate d’améliorer la transparence sur ce marché, notamment en matière de négociation et de prix. Ce besoin est né de la crise financière et du tarissement brutal de la liquidité sur le marché obligataire depuis 2008.
Décideurs. Peut-on en tirer un premier bilan ?
N. M. Les obligations doivent être déjà cotées sur un marché réglementé en Europe, libellées en euros, appartenir à une souche minimum de cinq cents millions d’euros (émissions de taille benchmark) et bénéficier d’une notation « investment grade ». Deux mille cent produits sont actuellement admis à la négociation sur Nyse BondMatch et le succès est au rendez-vous puisque seulement 17 % des souches sont listées sur l’un des marchés européens de Nyse Euronext. La différence par rapport au marché de gré à gré (OTC, Over-The-Counter) est la transparence et la profondeur de marché. Le carnet d’ordres traitant à prix fermes est anonyme et l’exécution est automatique. Le modèle est compensé et la transaction garantie jusqu’au règlement-livraison. Cette offre apporte de la visibilité sur les VL obligataires puisque le marché est valorisé à son prix réel d’exécution et non à des prix indicatifs. Cela nous permet d’apporter de l’information aux investisseurs mais aussi de traiter ce qu’ils ne peuvent pas traiter en OTC.
Nathalie Masset. Notre marché obligataire réglementé est en forte croissance. Depuis deux ans, nous enregistrons une hausse des montants échangés qui a atteint 41 % en 2012. Sur le primaire, nous avons accueilli de nouveaux émetteurs. Cependant, les marchés de la dette restent locaux comparés aux marchés actions. L’autre élément important est que la croissance de ce marché est principalement portée par les particuliers qui ont un regain d’intérêt très net à l’égard de l’obligataire corporate. La demande s’organise au travers des banques privées et des e-brokers qui centralisent les ordres des particuliers dont la taille moyenne est de 18 000 euros (certains ordres sont agrégés d’où cette moyenne). Nous essayons de favoriser l’émergence de cette nouvelle catégorie d’acteurs grâce à des campagnes d’information et la diffusion de supports pédagogiques qui leur permettent d’avoir une meilleure connaissance et compréhension du marché.
Décideurs. En 2011, vous avez lancé la plate-forme BondMatch…
N. M. Il s’agit concrètement d’un système multilatéral de négociation (MTF) qui permet aux investisseurs professionnels de négocier des obligations corporate, financières et foncières libellées en euros, grâce à un carnet d’ordres transparent qui recueille exclusivement les ordres fermes. Nyse BondMatch a été formalisé par le Comité Cassiopée – qui regroupe les principaux acteurs européens du marché obligataire, qui va des courtiers aux banquiers en passant par les caisses de retraite et fonds de pension – pour répondre au besoin qu’exprimaient les acteurs du buy-side, les émetteurs et les autres professionnels européens des marchés obligataires corporate d’améliorer la transparence sur ce marché, notamment en matière de négociation et de prix. Ce besoin est né de la crise financière et du tarissement brutal de la liquidité sur le marché obligataire depuis 2008.
Décideurs. Peut-on en tirer un premier bilan ?
N. M. Les obligations doivent être déjà cotées sur un marché réglementé en Europe, libellées en euros, appartenir à une souche minimum de cinq cents millions d’euros (émissions de taille benchmark) et bénéficier d’une notation « investment grade ». Deux mille cent produits sont actuellement admis à la négociation sur Nyse BondMatch et le succès est au rendez-vous puisque seulement 17 % des souches sont listées sur l’un des marchés européens de Nyse Euronext. La différence par rapport au marché de gré à gré (OTC, Over-The-Counter) est la transparence et la profondeur de marché. Le carnet d’ordres traitant à prix fermes est anonyme et l’exécution est automatique. Le modèle est compensé et la transaction garantie jusqu’au règlement-livraison. Cette offre apporte de la visibilité sur les VL obligataires puisque le marché est valorisé à son prix réel d’exécution et non à des prix indicatifs. Cela nous permet d’apporter de l’information aux investisseurs mais aussi de traiter ce qu’ils ne peuvent pas traiter en OTC.